La raffinerie de pétrole Dangote intensifie ses exportations de gasoil en Afrique de l’Ouest, surpassant les raffineurs européens grâce à sa proximité et à ses avantages logistiques. Des problèmes techniques ont conduit à une modification de la production, entraînant des exportations de gasoil à faible teneur en soufre, d’une valeur de 20,5 milliards de dollars.
Malgré les défis, la raffinerie Dangote s’est engagée à respecter la norme de 10 ppm de gazole dans les deux semaines, selon le directeur général, Davakumar Edwin. En mai, les exportations de gasoil de la raffinerie ont atteint près de 100 000 barils par jour, principalement à destination des pays d’Afrique de l’Ouest.
Construite par Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, pour 20 milliards de dollars, dans la banlieue de Lagos, la raffinerie produit actuellement une qualité de gasoil inférieure aux attentes. Cette situation est due au redémarrage imminent des unités nécessaires à la production de carburants plus propres, ce qui incite la raffinerie à cibler les acheteurs des marchés voisins, rapporte Reuters.
Les exportations de gasoil de Dangote ont atteint près de 100 000 barils par jour en mai, soit presque le double des niveaux d’avril, selon les données de Kpler. La plupart de ces exportations étaient destinées à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, avec une cargaison expédiée vers l’Espagne. Les données préliminaires de juin montrent une forte baisse des volumes de gazole, bien que les exportations globales de produits pétroliers, notamment de fioul, de naphta et de kérosène, soient restées relativement élevées à 225 000 barils par jour.
Les exportations de gazole de l’UE et du Royaume-Uni vers l’Afrique de l’Ouest ont chuté à leur plus bas niveau depuis quatre ans, atteignant 29 000 barils par jour en mai, selon les données de Kpler. Les exportations russes vers la région ont également diminué, atteignant leur plus bas niveau depuis huit mois, avec 87 000 barils par jour en mai.
En outre, Dangote vend du gasoil à haute teneur en soufre sur le marché nigérian, mais fait face à des conflits avec les détaillants locaux sur la responsabilité de la vente de ce carburant. Davakumar Edwin reste cependant optimiste quant au respect des nouvelles normes, affirmant que les équipements nécessaires seront opérationnels dans les deux semaines, permettant ainsi de se conformer progressivement à la norme de 10 ppm de gazole.
Au niveau national, la raffinerie doit gérer des différends avec les détaillants locaux concernant la qualité du carburant. La loi pétrolière nigériane de 2021 impose une teneur en soufre de 50 ppm, mais les régulateurs ont autorisé la vente locale de gasoil contenant plus de 200 ppm jusqu’en juin. Face à des réglementations européennes plus strictes sur les exportations de gazole à haute teneur en soufre, la raffinerie cible des marchés où les normes en matière de carburant sont plus clémentes, avec des teneurs en soufre variant de 800 à 1 300 ppm.
