Angola : Sonangol prévoit d’investir 25 millions de dollars dans l’exploration minière pour diversifier son portefeuille

La Société Nationale des Hydrocarbures d’Angola (Sonangol), traditionnellement centrée sur le pétrole, a annoncé un investissement de plus de 25 millions de dollars dans l’exploration minière, marquant une étape significative dans sa stratégie de diversification. Cette initiative vise à exploiter le potentiel minier angolais, notamment dans les secteurs du fer, des diamants et des phosphates, pour réduire la dépendance du pays aux revenus pétroliers.

Connue comme le moteur de l’économie angolaise, Sonangol cherche à élargir ses activités au-delà des hydrocarbures, un secteur qui a souffert de volatilités ces dernières années. En 2020, la compagnie avait enregistré une perte colossale de 4,1 milliards de dollars, plombée par la baisse de la demande mondiale de pétrole et une dette écrasante de 26,8 milliards de dollars. Face à ces défis, la diversification vers les ressources minières apparaît comme une réponse pour stabiliser ses revenus et soutenir les ambitions de développement économique du pays.

L’investissement de 25 millions de dollars sera alloué à des campagnes d’exploration dans plusieurs régions angolaises riches en minerais. L’Angola, qui dispose de gisements inexploités de fer, de diamants et de phosphates, pourrait ainsi se positionner comme un acteur émergent dans le secteur minier africain, à l’instar de pays comme la RDC ou la Zambie.

Cette annonce intervient dans un contexte où Sonangol poursuit ses efforts de restructuration. Depuis 2021, la compagnie a cédé 39 actifs pour 60 millions de dollars dans le cadre de son programme de privatisation, tout en se recentrant sur des projets stratégiques. Par ailleurs, Sonangol a déjà investi dans des initiatives industrielles, comme l’usine d’engrais de Soyo, d’un coût de 1,9 milliard de dollars, qui doit entrer en service en 2026 et produire 500 000 tonnes d’engrais par an.

Cependant, cette diversification n’est pas sans risques. Le secteur minier angolais souffre d’un manque d’infrastructures et d’un cadre réglementaire encore perfectible, des obstacles qui pourraient freiner les ambitions de Sonangol. De plus, la compagnie doit jongler avec une dette persistante et les incertitudes liées aux fluctuations des marchés mondiaux, comme l’a montré la crise pétrolière de 2020.

En s’engageant dans l’exploration minière, Sonangol espère non seulement diversifier ses revenus, mais aussi stimuler l’économie locale. L’exploitation de nouveaux gisements pourrait créer des emplois et attirer des investisseurs étrangers, à un moment où l’Angola cherche à réduire sa dépendance à la Chine, principal créancier du pays. Ce projet s’inscrit également dans une volonté plus large de valoriser les ressources naturelles pour sortir une partie de la population de la pauvreté, un objectif clé du gouvernement angolais.

Si les 25 millions de dollars constituent un premier pas, des investissements supplémentaires seront nécessaires pour faire de l’Angola un acteur minier d’envergure. La réussite de cette diversification dépendra de la capacité de Sonangol à surmonter ses défis financiers et à établir des partenariats solides avec des investisseurs internationaux. En attendant, cette initiative marque un tournant pour la compagnie, qui pourrait, à terme, redéfinir son rôle dans l’économie angolaise et africaine.