BP suspend toutes ses expéditions via la mer Rouge en raison des attaques des Houthis

Les prix du pétrole ont peu changé mardi, les investisseurs étant attentifs à l’impact sur l’approvisionnement en pétrole après que les attaques des militants houthis du Yémen, alignés sur l’Iran, contre des navires dans la mer Rouge, ont perturbé le commerce maritime et contraint les entreprises à réacheminer les navires.

Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 6 cents à 78,01 dollars le baril à 07h26 GMT. Le contrat à terme sur le brut West Texas Intermediate (WTI) du premier mois, qui expire mardi, a chuté de 18 cents à 72,29 $ le baril. Le contrat du deuxième mois, plus actif, a chuté de 10 cents, ou 0,1%, à 72,72 $.

« Étant donné qu’il y a eu une réponse collective rapide de la part de plusieurs pays pour atténuer les attaques, cela ne fournira peut-être pas beaucoup de conviction que les perturbations pourraient être durables et cela a conduit à certaines réserves reflétées dans les prix du pétrole lors de la séance d’aujourd’hui », a déclaré Jun Rong Yeap, un stratège de marché chez IG à Singapour.

Les deux indices de référence ont augmenté de plus de 1 % lundi en raison des inquiétudes concernant les expéditeurs détournant les navires de la mer Rouge.

Le major pétrolier BP a temporairement suspendu tous les transits via la mer Rouge et le groupe pétrolier Frontline a déclaré lundi que ses navires éviteraient de passer par la voie navigable, signe que la crise s’élargissait aux expéditions d’énergie.

Environ 15 % du trafic maritime mondial transite par le canal de Suez, qui relie la mer Rouge à la mer Méditerranée, offrant ainsi la route maritime la plus courte entre l’Europe et l’Asie.

Toutefois, les analystes de Goldman Sachs ont déclaré qu’il est peu probable que la perturbation des flux énergétiques dans la mer Rouge ait des effets importants sur les prix du brut et du gaz naturel liquéfié (GNL), car les navires peuvent être redirigés.

« Nous estimons qu’une hypothétique réorientation prolongée de l’ensemble des 7 millions de barils par jour de flux bruts de pétrole (vers le nord et le sud) augmenterait les prix au comptant du brut par rapport aux prix à long terme de 3 à 4 dollars le baril », ont déclaré les analystes.

Les attaques maritimes ont incité les États-Unis et leurs alliés à discuter de la création d’un groupe de travail chargé de protéger les routes de la mer Rouge, une décision qui, selon l’Iran, serait une erreur.

En Iran, le ministre du Pétrole Javad Owji a confirmé lundi qu’une perturbation des stations-service à l’échelle nationale avait été causée par une cyberattaque.

Un groupe de pirates informatiques que l’Iran accuse d’avoir des liens avec Israël a affirmé avoir mené lundi l’attaque qui a perturbé les services dans les stations-service à travers le pays, ont rapporté la télévision d’État iranienne et les médias locaux israéliens.

Pendant ce temps, les États-Unis pousseront les expéditeurs à divulguer davantage d’informations sur leurs transactions pétrolières avec la Russie afin d’appliquer les sanctions, ont déclaré lundi des responsables américains, tout en reconnaissant qu’une grande partie du commerce a déjà échappé à la surveillance occidentale après que la Russie a construit une flotte parallèle.