Congo : un forage de 22 puits pour augmenter les volumes de pétrole

La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) a dévoilé un ambitieux projet de forage de 22 nouveaux puits pétroliers dès cette année, visant à accroître la production de brut et à stimuler l’économie nationale en un temps record. Cette annonce, portée par le directeur général de la SNPC, Maixent Raoul Ominga, s’inscrit dans une stratégie plus large pour consolider la position du Congo comme troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne.

Le secteur pétrolier demeure le moteur économique du Congo, représentant environ 50 % du produit intérieur brut (PIB) et 80 % des exportations nationales. Face à cette réalité, la SNPC entend renforcer la capacité de production pour répondre aux besoins croissants du marché et soutenir la croissance économique. « Cette année, nous prévoyons de forer environ 22 puits sur des permis pétroliers tels que Nonga et Kouakouala », a expliqué Maixent Raoul Ominga. Ces opérations nécessiteront un investissement supplémentaire de 100 milliards de FCFA (environ 159 millions USD), que la SNPC compte mobiliser via un emprunt obligataire par appel public à l’épargne.

Cette approche marque une évolution dans les méthodes de financement de l’entreprise. « Nous avons l’habitude d’autres modes de financement, mais nous voulons impliquer la sous-région CEMAC et communiquer sur nos activités », a ajouté Ominga. Pour orchestrer cette levée de fonds, la SNPC s’appuie sur un consortium d’arrangeurs dirigé par LCB Capital, avec un objectif global de 300 milliards de FCFA (478 millions USD) sur le marché domestique des capitaux.

Le gouvernement congolais ne cache pas ses aspirations. Lors d’une récente conférence de presse, le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua, a fixé un cap clair : porter la production pétrolière de 274 000 à 500 000 barils par jour d’ici la fin de l’année prochaine. « Nous voulons renforcer le rôle du Congo sur la scène énergétique régionale », a-t-il déclaré. Pour y parvenir, Brazzaville prévoit de lancer un nouveau cycle d’octroi de licences, une initiative destinée à séduire les investisseurs internationaux et à diversifier les partenariats dans le secteur.

Ce programme s’inscrit dans une dynamique de modernisation et d’ouverture du marché pétrolier congolais. Les nouveaux puits, combinés à une stratégie d’attractivité pour les capitaux étrangers, devraient permettre au pays de tirer pleinement parti de ses ressources et de consolider sa place parmi les leaders pétroliers africains.

En mobilisant des fonds localement tout en s’ouvrant aux investisseurs mondiaux, le Congo envoie un message clair : il entend jouer un rôle central dans l’économie énergétique de la région CEMAC et au-delà. Le forage des 22 puits, prévu sur des sites stratégiques, constitue une première étape concrète vers cet objectif. « Ces opérations vont non seulement dynamiser notre production, mais aussi créer des opportunités économiques pour le pays et ses partenaires », a souligné Maixent Raoul Ominga.

Avec ce projet, le Congo se positionne comme un acteur incontournable, prêt à relever les défis énergétiques et économiques du continent. Reste à voir comment cette ambitieuse feuille de route se concrétisera dans les mois à venir, alors que les regards se tournent déjà vers les résultats de cette campagne de forage et les retombées de l’appel aux investisseurs internationaux.