En quête de profit, BP mise sur les activités pétrogazières

L’an dernier, BP a appelé à une augmentation significative des investissements dans le secteur pétrolier et gazier, estimant que ces capitaux sont indispensables pour répondre à la demande énergétique mondiale croissante et soutenir l’accès universel à l’énergie.

Cependant, la compagnie pétrolière britannique semble désormais réviser ses engagements en matière de réduction de production d’hydrocarbures à l’horizon 2030. Selon des sources internes, BP aurait pratiquement abandonné son objectif initial de diminuer de 40 % sa production de pétrole et de gaz dans le cadre de sa stratégie de transition énergétique.

Ce changement de cap signale que BP, au lieu de limiter ses activités dans le secteur des hydrocarbures comme prévu, pourrait maintenir, voire augmenter, sa production jusqu’à la fin de la décennie. Cette décision ne remet toutefois pas en cause son ambition de neutralité carbone à l’horizon 2050, mais elle reflète un recentrage sur des objectifs financiers à court terme, axés sur la maximisation des rendements issus des activités les plus rentables.

Cette réorientation stratégique semble en partie répondre aux pressions de certains actionnaires. Lors de l’assemblée générale d’avril 2023, ces derniers ont exprimé leur souhait de voir la compagnie privilégier la rentabilité immédiate, plutôt que de maintenir des ambitions jugées trop contraignantes en matière de transition énergétique.

Les résultats financiers récents de BP ont accentué cette tendance. En mai dernier, la compagnie a annoncé une perte de 2,3 milliards de dollars pour 2023, marquant une chute de 72 % des bénéfices attribués aux actionnaires. Le chiffre d’affaires a également reculé de 13 %, atteignant 50 milliards de dollars en glissement annuel, impactant de manière significative la rentabilité de ses activités, y compris celles liées aux énergies renouvelables.

Cette nouvelle orientation stratégique devrait être officiellement dévoilée et viserait à intensifier les investissements pour explorer de nouveaux gisements commerciaux, générant ainsi des profits à court terme. Parmi les bénéficiaires potentiels de cette stratégie révisée figurent plusieurs pays africains, dont l’Égypte, le Sénégal et la Mauritanie. Ces nations, confrontées à un déclin de la production gazière, ont déjà entamé des discussions avec les dirigeants de BP pour attirer de nouveaux investissements dans leurs secteurs énergétiques.