Lors de la session sur le contenu local organisée dans le cadre de l’African Energy Week (AEW) : Invest in African Energies 2026, qui s’est tenue du 12 au 16 octobre à Cape Town, les opérateurs et régulateurs africains ont unanimement plaidé pour une accélération du développement du contenu local. Ce panel, parrainé par le Nigerian Content Development and Monitoring Board (NCDMB), a mis en lumière l’importance cruciale de renforcer les capacités locales pour répondre aux besoins d’une population africaine qui devrait doubler d’ici 2050.
Jorge de Morais, Directeur Général de KAESO Energy Services, a ouvert les discussions en soulignant l’urgence d’agir. « Nous avons besoin de collaboration, d’éducation et de l’engagement des entreprises internationales. Mais il est aussi essentiel de reconnaître nos priorités. D’ici 2050, la population africaine va doubler. Nous devons autonomiser ces populations et créer des emplois. Le contenu local est une priorité absolue », a-t-il déclaré.
Historiquement, l’Afrique, bien que productrice majeure de pétrole et de gaz, a largement dépendu de la main-d’œuvre étrangère pour mener à bien ses projets. Cependant, une dynamique de changement s’opère avec un accent croissant sur le contenu local. Le Nigeria, l’un des plus grands producteurs du continent, se distingue par ses politiques robustes en matière de contenu local. Abdulmalik Halilu, Directeur des Services Corporatifs du NCDMB, a rappelé l’évolution des priorités : « Au départ, l’industrie se concentrait sur l’atteinte de la première production de pétrole. Aujourd’hui, l’objectif est de maximiser les bénéfices pour les populations locales. »
Pour les pays émergents dans le secteur énergétique, comme le Sénégal, l’intégration précoce du contenu local est une priorité stratégique. Mor Bakhoum, Secrétaire Technique du ST-CNSL Sénégal, a expliqué : « Le Sénégal est un nouvel acteur dans le secteur pétrolier et gazier, avec une première production en 2024. La question est de savoir quelles opportunités nous pouvons créer en termes de contenu local. Déjà, de nombreux Sénégalais participent à ces projets. »
Les opérateurs et prestataires de services répondent activement aux appels des gouvernements à prioriser le contenu local. Petrofac, par exemple, apporte son expertise mondiale tout en favorisant le développement local à travers des programmes d’ingénierie, d’approvisionnement et de formation. Sandy Merson, Vice-Président Senior des Opérations d’Actifs chez Petrofac, a souligné : « Notre modèle repose sur une exécution locale. Nous voulons employer des talents locaux, renforcer les chaînes d’approvisionnement et préparer la prochaine génération à prendre la relève. »
De son côté, l’International Human Resources Development Corporation (IHRDC) place le transfert de connaissances au cœur de sa mission. Depuis les années 1970, l’entreprise propose des solutions de formation de pointe pour doter les professionnels africains des compétences techniques et managériales nécessaires. Bradford Donohue, PDG d’IHRDC, a affirmé : « Nous posons les bases pour permettre aux Africains de développer leurs compétences et de prospérer dans un secteur compétitif. »
En Afrique de l’Ouest, AGL Burkina Faso et Côte d’Ivoire renforcent leurs services locaux à travers des investissements dans la logistique, la formation et les solutions d’approvisionnement. Asta-Rosa Cisse, Directrice Régionale pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso chez AGL, a déclaré : « AGL s’engage à croître avec l’Afrique. Cet engagement se traduit par des partenariats solides avec les acteurs locaux, le développement des talents et le transfert de compétences. »
L’African Energy Week 2026 a mis en évidence l’importance stratégique du contenu local pour assurer une croissance inclusive et durable en Afrique. À travers des politiques robustes, des partenariats public-privé et des investissements dans la formation, le continent se positionne pour tirer parti de ses ressources énergétiques tout en autonomisant ses populations. Comme l’a résumé Jorge de Morais, « le contenu local n’est pas seulement une nécessité, c’est une opportunité pour transformer l’avenir énergétique de l’Afrique. »
