L’Algérie, avec ses immenses étendues désertiques, se positionne comme un acteur clé sur la scène énergétique mondiale grâce à ses vastes réserves d’hydrocarbures. Mourad Beldjehem, président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), a révélé que le pays dispose de plus de 240 découvertes d’hydrocarbures encore inexploitées, un potentiel qui pourrait transformer l’économie nationale et renforcer sa stature internationale.
Avec des réserves estimées à 4 300 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP) et une production annuelle de 200 MTEP, l’Algérie bénéficie d’une base solide pour soutenir son industrie pétrolière. Cependant, comme l’a souligné M. Beldjehem, l’urgence réside dans l’exploitation durable de ces ressources. « Nous devons intensifier les efforts d’exploration et adopter des technologies modernes pour minimiser les risques financiers tout en maximisant les découvertes », a-t-il déclaré, faisant écho aux directives stratégiques du président Abdelmadjid Tebboune. Ces technologies, capables d’identifier avec précision les zones riches en hydrocarbures, pourraient ouvrir la voie à des découvertes aussi significatives que celles des gisements emblématiques de Hassi Messaoud et Hassi R’Mel.
L’année 2025 marque un tournant pour le secteur des hydrocarbures algérien. Alnaft prévoit la signature de dix contrats par an, maintenant un rythme d’investissement soutenu. Sonatrach, le géant pétrolier national, est en pourparlers pour conclure treize contrats supplémentaires, tandis que l’Algeria Bid Round 2024 devrait aboutir à la signature de six contrats. Cette dynamique vise à attirer les capitaux nécessaires pour exploiter les ressources du pays et diversifier ses partenariats internationaux.
L’Algeria Bid Round 2024 a suscité un vif intérêt, avec 37 entreprises, provenant d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Amérique latine, d’Asie, ainsi que du Qatar et du Sultanat d’Oman, manifestant leur volonté d’investir. Ce succès dépasse les attentes initiales d’Alnaft, qui tablait sur une trentaine de participants. Pour répondre à la demande des investisseurs souhaitant analyser les données géologiques et géophysiques disponibles dans les data rooms, Alnaft a prolongé la date limite de dépôt des offres au 17 juin 2025. Cette décision vise à maximiser l’attractivité de l’appel d’offres et à séduire de nouveaux partenaires.
La révision de la législation en 2019, motivée par les résultats mitigés des appels d’offres précédents, a permis de créer un cadre juridique plus attractif pour les investisseurs étrangers. Une commission dédiée a supervisé la préparation minutieuse de l’Algeria Bid Round 2024, renforçant la confiance des partenaires internationaux. Ce cadre, combiné à la richesse des ressources algériennes, positionne le pays comme une destination privilégiée pour les investissements dans le secteur des hydrocarbures.
L’Algérie ambitionne de devenir un leader régional dans le domaine des hydrocarbures, soutenue par une volonté politique forte et des ressources abondantes. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de durabilité. Comment le pays parviendra-t-il à concilier exploitation intensive et préservation de l’environnement tout en maximisant les bénéfices économiques ? La réponse réside dans l’adoption de technologies innovantes et une gestion rigoureuse des ressources.
Avec ces initiatives, l’Algérie se donne les moyens de transformer son potentiel énergétique en une réalité économique. En attirant des investisseurs internationaux et en renforçant ses capacités d’exploration, le pays s’affirme comme un acteur incontournable sur le marché mondial des hydrocarbures.