Mozambique : Total insiste sur le fait que le projet de GNL est toujours en cours

La société pétrolière et gazière française Total a insisté sur le fait que son projet de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, était sur la bonne voie, malgré les attaques des terroristes islamistes dans la région.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à Paris mardi, le PDG de Total, Patrick Pouyanne, rapporté par l’agence Bloomberg, a déclaré que la société avait conclu un accord avec le gouvernement mozambicain sur la sécurisation de la zone où les usines de liquéfaction de gaz doivent être construites.

Cette zone se trouve dans la péninsule d’Afungi, dans le district de Palma, où un consortium dirigé par Total prévoit d’investir plus de 23 milliards de dollars américains, ce qui sera le plus gros investissement étranger jamais réalisé au Mozambique.

Une fusillade avec des terroristes dans la ville de réinstallation de Quitunda, dans la péninsule, le 1er janvier, a déclenché la décision de Total de retirer temporairement un grand nombre de ses travailleurs d’Afungi. Néanmoins, Pouyanne a déclaré aux actionnaires de Total qu’il était confiant que la production de GNL démarrera, comme prévu, en 2024.

«Ce n’est pas parce que nous nous arrêtons pendant deux ou trois mois que nous ne pouvons pas atteindre l’objectif 2024», a-t-il déclaré. Alors que les travaux onshore sont suspendus, l’ingénierie progresse rapidement et les travaux offshore se poursuivent ».

Il devrait y avoir jusqu’à 10 000 travailleurs à Afungi, mais Pouyanne a admis qu’après l’évacuation, moins de 1 000 sont en place.

Il incombait au gouvernement mozambicain de sécuriser la zone, a déclaré Pouyanne. Un plan d’action a été élaboré pour le déploiement des forces, a-t-il ajouté, et un accord a été conclu avec le président mozambicain Filipe Nyusi pour contrôler un périmètre d’au moins 25 kilomètres. En fin de compte, toute la province de Cabo Delgado devrait être sécurisée.

Mardi, Total a également présenté des pertes record de 7,242 milliards de dollars américains. Total attribue cet effondrement aux effets de la pandémie de Covid-19 et à la baisse du prix international du pétrole. L’entreprise affirme qu’elle abandonne le pétrole au profit du GNL et des énergies renouvelables.

Total E&P Mozambique Area 1, Limitada, filiale à 100% de Total, exploite le projet Mozambique LNG, dans la zone 1 du bassin de Rovuma, avec une participation de 26,5%. Les autres membres du consortium sont Mitsui du Japon (20%), PTTEP de Thaïlande (8,5%), les sociétés indiennes ONGC Videsh Rovuma Limited., Beas Rovuma Energy Mozambique Limited et BPRL Ventures Mozambique BV (10% chacune) et la propre société nationale des hydrocarbures du Mozambique, ENH (15 pour cent).

Le 19 janvier, Nyusi a accordé une audience à Pouyanne à Maputo, et les deux hommes ont convenu de renforcer la sécurité au camp Total dans la péninsule d’Afungi.

Selon un communiqué publié par le bureau de Nyusi, «entre autres, des questions ont été abordées concernant la sécurité dans la zone nord de Cabo Delgado, qui a été la cible d’attaques terroristes». Nyusi et Pouyanne se sont mis d’accord sur la nécessité d’élaborer un plan de sécurité garantissant la mise en œuvre du projet GNL sans autre dérangement.