Exploitation minière en Afrique : Bilan et perspectives après le Mining Indaba 2024

Lors de l’édition 2025 du Mining Indaba au Cap, les acteurs de l’industrie minière sud-africaine ont dressé un bilan mitigé de l’année écoulée. Si la fin des réductions de charge minère depuis mars 2024 a apporté un certain répit, la baisse des prix des matières premières non aurifères et les contraintes logistiques persistantes ont freiné toute reprise significative du secteur.

Selon le Minerals Council South Africa, la production minière a connu une légère amélioration par rapport aux niveaux déprimés de 2023. Cependant, la contribution du secteur au PIB nominal du pays est passée de 6,3 % en 2023 à 6 % en 2024. L’exportation de biens miniers reste un pilier de l’économie sud-africaine, avec une valeur totale de 800 milliards de rands, représentant 45 % des exportations de marchandises du pays.

Sur le plan fiscal, l’industrie a contribué à hauteur de plus de 100 milliards de rands au budget national, incluant les impôts sur les sociétés, la TVA et l’impôt sur le revenu des employés du secteur. Cependant, l’emploi formel dans l’industrie a reculé, avec une perte d’environ 12 000 postes, principalement due aux difficultés du secteur des métaux du groupe du platine (MGP). Malgré cela, le secteur minier représente encore 4,5 % de l’emploi total formel en Afrique du Sud, avec une moyenne de 474 876 employés en 2024.

Mzila Mthenjane, PDG du Minerals Council, a souligné l’importance cruciale du secteur pour l’économie sud-africaine. Il appelle à des efforts concertés pour lever les obstacles persistants, notamment en améliorant l’efficacité du transport ferroviaire et portuaire sous la gestion de Transnet, en luttant contre la criminalité et la corruption, et en simplifiant les régulations du secteur.

L’année 2025 s’annonce décisive avec le lancement du nouveau système de cadastre minier en ligne en juin, qui vise à accroître la transparence et l’efficacité des procédures administratives. De plus, la publication attendue d’une liste et d’une stratégie sur les minéraux critiques ainsi que la prochaine version de la loi sur le développement des ressources minérales et pétrolières (MPRDA) pourraient influencer l’avenir du secteur.

Hugo Pienaar, économiste en chef du Minerals Council, insiste sur l’importance d’un environnement favorable à l’investissement pour réduire les coûts d’exploitation et encourager l’exploration minérale. « Nous devons éviter des politiques qui pourraient nuire à l’industrie et décourager les investissements indispensables « , a-t-il déclaré.

Alors que le pays préside le G20 et le Business 20 en 2025, l’industrie minière aura l’opportunité de mettre en avant son potentiel et sa contribution à la transition énergétique mondiale. « C’est l’occasion de présenter notre vision pour une exploitation responsable et durable de nos ressources », a conclu Mthenjane.

L’année à venir sera donc cruciale pour l’industrie minière sud-africaine, qui devra jongler entre les défis persistants et les nouvelles opportunités pour assurer sa résilience et son développement durable.