Gabon : Genmin mandate un cabinet de conseil pour le financement de son projet minier

La compagnie minière australienne Genmin franchit une étape cruciale dans le développement de sa mine de fer Baniaka, située au cœur du Gabon. L’entreprise, qui vise un début de production commerciale en 2026, a engagé la société londonienne Oval Advisory pour diversifier ses sources de financement et mobiliser les 200 millions de dollars nécessaires à la construction des infrastructures clés du projet. Ce partenariat stratégique, annoncé ce lundi, marque une nouvelle phase dans l’avancement de ce projet minier majeur.

Jusqu’à présent, Genmin s’est principalement appuyée sur des discussions avancées avec des partenaires chinois, notamment des entreprises de négoce, de construction et d’exploitation minière. Toutefois, afin de réduire les risques liés à une dépendance excessive à un seul marché et d’accélérer la mobilisation des fonds, la compagnie a décidé d’intégrer Oval Advisory à son processus de levée de capitaux. Cette société spécialisée dans le conseil financier accompagnera Genmin dans l’exploration de nouvelles opportunités de financement en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

« Notre objectif est maintenant de finaliser le financement du projet », a déclaré Andrew Taplin, directeur général de Genmin. « Le maintien stratégique d’Oval, pour nous aider à accéder à d’autres marchés potentiels dans le monde, notamment l’Inde, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, est complémentaire de nos efforts actuels de financement du projet, qui sont bien avancés avec de multiples parties », a-t-il ajouté.

Cette diversification des sources de financement pourrait non seulement renforcer la viabilité économique du projet, mais aussi raccourcir les délais nécessaires à sa mise en œuvre. Initialement prévu pour une entrée en production au second trimestre 2025, le calendrier a été repoussé à fin 2026 en raison des défis rencontrés dans la mobilisation des fonds.

En parallèle des négociations financières, Genmin a lancé les travaux préliminaires pour la construction d’une route de transport de 60 km, reliant la future mine au terminal ferroviaire intégré au réseau du Transgabonais. Cette infrastructure sera essentielle pour transporter le minerai jusqu’aux ports d’exportation et garantir la compétitivité du projet sur le marché international.

Avec une production initiale prévue à 5 millions de tonnes par an, extensible à 10 millions de tonnes, Baniaka positionne Genmin comme un nouveau producteur de fer sur le marché mondial. Ce projet, dont le potentiel a été confirmé par une étude de préfaisabilité publiée en 2022, représente une opportunité significative pour le Gabon de diversifier son économie et de renforcer son rôle dans le secteur minier africain.

Bien que prometteur, le projet Baniaka n’est pas sans défis. Outre les contraintes financières, Genmin devra naviguer dans un environnement réglementaire complexe et garantir un développement durable qui respecte les communautés locales et l’environnement. Le report initial du calendrier de mise en service illustre également la nécessité pour l’entreprise de maintenir une gestion rigoureuse des délais et des coûts.

Si elle atteint ses objectifs, la mine de Baniaka pourrait générer des retombées économiques importantes pour le Gabon. En plus de créer des emplois directs et indirects, le projet contribuerait à renforcer les recettes fiscales du pays et à attirer davantage d’investissements étrangers dans le secteur minier. Pour un pays cherchant à réduire sa dépendance au pétrole, Baniaka représente une opportunité stratégique de diversification économique.

Avec le soutien d’Oval Advisory et la poursuite des discussions avec des partenaires chinois, Genmin semble déterminée à surmonter les obstacles financiers et logistiques pour concrétiser son ambition. La mise en service de Baniaka marquerait non seulement une étape majeure pour Genmin, mais aussi un jalon important pour le développement minier du Gabon.

Alors que les yeux du monde se tournent vers l’Afrique pour répondre aux besoins croissants en matières premières, le succès de Baniaka pourrait inspirer d’autres initiatives minières sur le continent, tout en consolidant la position du Gabon comme un acteur émergent dans l’industrie extractive mondiale.