Guinée : la production d’or de la mine Siguiri bondit de 67 % au premier trimestre 2025

La mine d’or de Siguiri, exploitée par AngloGold Ashanti en Guinée, a enregistré une hausse spectaculaire de sa production au premier trimestre 2025, avec une augmentation de 67 % par rapport à la même période en 2024. Selon le rapport trimestriel publié par la compagnie sud-africaine le 9 mai 2025, Siguiri a produit 80 000 onces d’or attribuables (environ 2,27 tonnes), contre 48 000 onces (1,36 tonne) l’année précédente.

Cette progression remarquable s’explique par une série d’optimisations opérationnelles mises en œuvre sur le site. AngloGold Ashanti, qui détient 85 % de la mine (les 15 % restants appartenant à l’État guinéen), a notamment décidé de cesser le traitement du minerai de Bidini, une mesure qui a permis d’améliorer la qualité du minerai traité. En parallèle, l’entreprise a optimisé ses opérations assistées par le carbone et renforcé la stabilité de l’usine de traitement, ce qui a conduit à une augmentation de 20 % du tonnage de minerai traité.

En tenant compte de la participation de l’État guinéen, la production totale de Siguiri pour le premier trimestre 2025 s’élève à environ 94 000 onces d’or, renforçant la position de la mine comme un actif clé pour AngloGold Ashanti en Afrique. Cette performance a contribué à une hausse globale de 22 % de la production attribuable de la compagnie, qui a atteint 720 000 onces sur l’ensemble de ses opérations africaines, incluant les mines d’Iduapriem et d’Obuasi (Ghana), Geita (Tanzanie), Sukari (Égypte) et Kibali (RDC).

Située à environ 850 km au nord-est de Conakry, la mine de Siguiri est un gisement d’or à ciel ouvert et le seul actif exploité par AngloGold Ashanti en Guinée. En 2024, elle avait déjà produit 273 000 onces d’or attribuables, confirmant son rôle central dans l’économie minière du pays. La Guinée, où l’exploitation aurifère est dominée par le secteur artisanal (représentant environ 80 % des exportations d’or), voit son secteur industriel gagner en dynamisme avec des projets comme Siguiri, mais aussi l’entrée en production de la mine de Kouroussa en 2023 et la reprise prévue à Kiniero.

Malgré ces résultats encourageants, l’exploitation de Siguiri n’a pas toujours été exempte de défis. Par le passé, la mine a été confrontée à des interruptions, notamment une grève syndicale en 2018 et des manifestations communautaires en 2019 réclamant le bitumage d’une route locale. En 2016, des ONG avaient également accusé la Société aurifère de Guinée (SAG), filiale d’AngloGold, d’expropriations de terres affectant 377 familles dans la localité de Kintinian, soulevant des préoccupations sur le respect des normes de réinstallation.

Cependant, AngloGold Ashanti a mis en avant ses efforts pour améliorer la sécurité et soutenir les communautés locales. En 2019, la mine a prolongé une période de quatre ans sans décès, et des programmes de développement ont été lancés pour favoriser la croissance économique et la création d’emplois durables au-delà de la durée de vie de la mine.

La performance de Siguiri au premier trimestre 2025 reflète le dynamisme du secteur aurifère guinéen, qui bénéficie de la hausse des cours mondiaux de l’or. Avec des projets comme Kiniero, qui pourrait livrer 712 000 onces d’or sur moins de sept ans, et Kouroussa, malgré des retards dans sa production commerciale, la Guinée consolide sa place parmi les producteurs africains d’or.

Alors que le pays continue d’investir dans des infrastructures énergétiques, comme les centrales solaires prévues dans les préfectures de Siguiri et Kouroussa pour un coût de 90 millions de dollars, l’industrie minière guinéenne pourrait connaître une croissance soutenue, à condition de relever les défis liés à la stabilité sociale et à la gouvernance.

En conclusion, la hausse de 67 % de la production de Siguiri au premier trimestre 2025 marque une étape importante pour AngloGold Ashanti et pour la Guinée. Elle illustre le potentiel de l’industrie aurifère à contribuer au développement économique du pays, tout en soulignant l’importance d’une gestion responsable pour répondre aux attentes des communautés locales et des autorités.