Industrie minière : la soif de croissance se heurte à la réalité de l’eau

Malgré une amélioration de la production en 2024, les défis logistiques continuent d’affecter l’industrie minière sud-africaine, diluant son impact positif sur l’économie du pays. Selon Hugo Pienaar, économiste en chef du Conseil des minéraux d’Afrique du Sud, bien que des progrès aient été réalisés en matière de logistique et d’approvisionnement en électricité, ces défis persistent.

L’exploitation minière a contribué à hauteur de 6 % au PIB nominal total de l’Afrique du Sud au cours des trois premiers trimestres de 2024, contre 6,3 % en 2023. Environ 800 milliards de rands de biens exportés ont représenté 45 % de la valeur totale des exportations de marchandises sud-africaines.

Le Conseil des minéraux a souligné que le secteur minier avait bénéficié d’un répit en matière de pénurie d’électricité, avec dix mois sans délestage. Cependant, même si des progrès ont été enregistrés dans la logistique, des problèmes subsistent.

Le terminal charbonnier de Richards Bay a vu ses volumes de charbon manutentionnés passer de 48 à 52 millions de tonnes en un an. Le transport ferroviaire affiche également une hausse, avec un objectif de 170 millions de tonnes transportées. Toutefois, atteindre cette cible reste incertain.

Pienaar et Mzila Mthenjane, PDG du Conseil des minéraux, ont souligné que le financement de Transnet reste un problème crucial. Transnet nécessite environ 15 milliards de rands par an pour moderniser son infrastructure, mais le Trésor sud-africain se montre réticent à accorder des renflouements en raison des contraintes budgétaires.

« Il reste à déterminer comment le secteur privé pourrait intervenir », a déclaré Pienaar. Plusieurs questions demeurent : le secteur privé sera-t-il prêt à exploiter des trains sur un réseau ferroviaire défaillant ? Des investissements privés remplaceront-ils un éventuel renflouement du Trésor ?

Paul Dunne, président par intérim du Conseil des minéraux, a insisté sur la nécessité d’intervenir pour soutenir Transnet. L’amélioration des infrastructures ferroviaires permettrait non seulement d’accroître la compétitivité des sociétés minières, mais aussi de réduire la pression sur le réseau routier.

« Chaque train qui arrive au port retire 100 véhicules lourds de la route, ce qui allège la congestion et l’usure des infrastructures routières », a-t-il expliqué.

Outre les problèmes logistiques, le Conseil des minéraux s’inquiète des difficultés d’approvisionnement en eau et du retour des délestages électriques. Pienaar a mis en garde contre une stagnation du secteur de la construction, malgré les discussions sur les dépenses d’infrastructure.

Le secteur minier reste stable, bien que volatil. Sa contribution au PIB est plus élevée qu’il y a 30 ans, principalement grâce aux prix élevés des matières premières. Toutefois, si la croissance des volumes suivait celle des prix, l’impact sur le budget national et les exportations serait significatif.

« Le secteur minier a été sauvé par la hausse des prix des matières premières », a conclu Pienaar. « Mais il s’agit d’une occasion manquée. Ajouter la croissance des volumes aux gains de prix pourrait véritablement dynamiser l’économie sud-africaine. »

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