Journées Pétrole 2025 à Dubai : La Côte d’Ivoire, futur hub pétrolier et gazier ouest-africain

La Côte d’Ivoire, acteur économique majeur en Afrique de l’Ouest, positionne son secteur pétrolier comme un pilier de la croissance durable, en exploitant son riche bassin sédimentaire pour attirer des investissements et répondre à la demande énergétique croissante. Lors de la 3e édition des Journées Pétrole à Dubaï, une présentation du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie par le biais de Alpha OUATTARA, directeur de l’Exploration et de la Production des Hydrocarbures a détaillé la vision ambitieuse du pays visant à transformer ses ressources en hydrocarbures en moteur de diversification économique et de responsabilité environnementale.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, de noix de cajou et de caoutchouc, capitalise sur son bassin sédimentaire composé de 50 blocs pétroliers, qui offre un potentiel significatif. Le gisement de Baleine, découvert en septembre 2021 avec des ressources estimées à 2,5 milliards de barils de pétrole et 3 300 milliards de pieds cubes standard de gaz, est entré en production en août 2023. Le gisement de Calao, identifié en mars 2024, ainsi que d’autres prospects comme Paon, Eland, Gnou, Kudu et Gazelle, annoncent un pipeline robuste pour la production future. D’ici 2030, le pays vise à augmenter considérablement sa production de pétrole brut et de gaz, avec des projections indiquant une hausse de la production de gaz de 262 millions de pieds cubes par jour en 2024 à 600 millions d’ici 2030, couvrant 70 % de ses besoins en électricité.

La Côte d’Ivoire poursuit une vision visant à faire de ses ressources minérales et énergétiques un levier pour une croissance soutenue et inclusive. Le pays met en œuvre des stratégies clés pour attirer les investissements étrangers, notamment des clauses de stabilité, des incitations fiscales, des crédits d’investissement et des négociations accélérées des Contrats de Partage de Production (CPP). Ces mesures, mises en avant lors des Journées Pétrole, visent à équilibrer la confiance des investisseurs avec les intérêts nationaux, comme l’a souligné S.E.M. Vacaba Diaby dans son discours d’ouverture.

Des projets d’infrastructure majeurs sont en cours pour soutenir cette croissance. La construction du quai SEEE, l’aménagement de la base logistique Exoleatech, un gazoduc de 14 pouces reliant Abidjan à Bouaké, et l’extension du réseau de gaz naturel à Abidjan-Yopougon renforcent la capacité opérationnelle du secteur. Ces développements devraient créer 123 000 emplois directs et indirects d’ici 2030, contribuant à la diversification économique, avec la part du secteur extractif dans le PIB passant de 5,2 % en 2021 à une contribution plus significative.

La Côte d’Ivoire aligne ses ambitions pétrolières sur la durabilité environnementale, un enjeu crucial dans la transition énergétique mondiale. La présentation a mis l’accent sur l’intégration d’engagements environnementaux dans les CPP, exigeant des opérateurs qu’ils réalisent des études d’impact environnemental (EIE) régulières et mettent en œuvre des plans de réduction des émissions de méthane. Par exemple, le champ de Baleine, exploité par Eni, respecte des normes environnementales strictes, notamment en matière de gestion des déchets et d’utilisation de technologies à faible émission, reflétant l’engagement du pays envers l’Accord de Paris.

S’inspirant des pratiques régionales, comme le projet Rovuma LNG au Mozambique, la Côte d’Ivoire intègre des clauses dans ses CPP pour garantir une extraction responsable des ressources. Ces mesures visent à concilier croissance économique et préservation écologique, répondant aux préoccupations soulevées lors des Journées Pétrole sur l’équilibre entre développement économique et gestion environnementale.

L’expansion du secteur pétrolier devrait transformer la Côte d’Ivoire en exportateur net de pétrole brut, réduisant sa dépendance aux exportations agricoles et renforçant sa résilience économique. La mise en œuvre de politiques de contenu local, pilier central de la stratégie du pays, favorise le développement d’une main-d’œuvre nationale qualifiée. En privilégiant l’embauche et la formation locales, comme dans les partenariats avec des opérateurs tels qu’Eni, la Côte d’Ivoire constitue un vivier de professionnels compétents pour soutenir la croissance à long terme du secteur.

La contribution du secteur à la richesse nationale devrait croître de manière significative, soutenant le développement des infrastructures et des programmes sociaux. Comme indiqué dans la présentation, l’accent mis sur les champions locaux et le développement du capital humain renforcera le tissu économique, en phase avec l’élan panafricain pour la valeur ajoutée, discuté dans le contexte des minéraux critiques lors des Journées Pétrole.

Le secteur pétrolier de la Côte d’Ivoire est sur la voie de devenir un modèle de gestion durable des ressources en Afrique. En exploitant son potentiel géologique, ses investissements stratégiques et ses engagements environnementaux, le pays est prêt à répondre à ses besoins énergétiques tout en contribuant à la sécurité énergétique régionale. Les Journées Pétrole, avec les idées d’experts comme S&P Global, ont souligné l’importance de données robustes et d’un suivi rigoureux des contrats, des principes que la Côte d’Ivoire applique pour garantir des partenariats équitables avec les opérateurs internationaux.

Alors que la vision du ministre Sangafowa-Coulibaly prend forme, la Côte d’Ivoire ne se contente pas de diversifier son économie, mais établit également un précédent pour la manière dont les nations africaines peuvent exploiter leurs hydrocarbures de manière responsable. Avec une production en expansion et de nouveaux champs entrant en activité d’ici 2028, le pays est bien parti pour un avenir énergétique prometteur.