La Côte d’Ivoire envisage la construction d’une nouvelle raffinerie

En marge de discussions avec des partenaires financiers et techniques tenues dans les locaux de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Washington, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a dévoilé un projet ambitieux : la construction d’une nouvelle raffinerie pétrolière. Cette initiative s’inscrit dans la volonté du pays de bâtir une économie robuste autour de ses ressources naturelles, marquant une étape décisive dans son développement énergétique.

La Côte d’Ivoire, déjà reconnue pour ses découvertes pétrolières majeures, comme celle du champ Baleine en 2021, cherche à maximiser la valeur de son or noir. Avec une production en hausse et des réserves estimées à 2,5 milliards de barils de pétrole brut et 3 300 milliards de pieds cubes de gaz naturel, le pays ambitionne de réduire sa dépendance aux importations de produits raffinés tout en répondant à une demande interne et régionale en pleine croissance. La raffinerie existante, gérée par la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR), traite actuellement 3,8 millions de tonnes par an, mais ses capacités restent insuffisantes face aux besoins d’une économie en expansion rapide.

Le projet de nouvelle raffinerie, dont les détails techniques et financiers sont en cours de finalisation, vise à combler ce fossé. « La Côte d’Ivoire veut bâtir une véritable économie autour de ses ressources », a déclaré Mamadou Sangafowa Coulibaly, soulignant l’importance de transformer localement le pétrole brut en produits finis tels que l’essence, le gasoil ou encore le kérosène.

Ces annonces interviennent dans un contexte où la Côte d’Ivoire multiplie les initiatives pour attirer les investisseurs étrangers. Lors du CERAWeek 2025 à Houston, des géants pétroliers comme BP, PETROBRAS et VITOL ont déjà manifesté leur intérêt pour l’offshore ivoirien. La perspective d’une nouvelle raffinerie renforce cette dynamique, offrant aux partenaires potentiels une opportunité d’intégrer une chaîne de valeur élargie, de l’exploration à la transformation.

Les discussions à Washington, réunissant des experts financiers et techniques, visent à mobiliser les fonds nécessaires et à définir un calendrier précis pour le projet. Si aucune capacité spécifique n’a été précisée, les autorités ivoiriennes insistent sur la modernité et la durabilité de l’infrastructure, qui devra répondre aux normes internationales en matière d’efficacité énergétique et de réduction des émissions.

Au-delà de l’autosuffisance énergétique, cette raffinerie pourrait positionner la Côte d’Ivoire comme un hub pétrolier en Afrique de l’Ouest. En exportant des produits raffinés vers les pays voisins, le pays renforcerait son rôle économique régional tout en générant des revenus supplémentaires pour l’État. Ce projet s’aligne également avec la vision du président Alassane Ouattara, qui a propulsé la Côte d’Ivoire parmi les économies les plus dynamiques du continent.

Alors que le roadshow américain se poursuit, avec une étape prévue à New York, la Côte d’Ivoire envoie un message clair : elle est prête à exploiter pleinement son potentiel pétrolier pour soutenir sa croissance. La nouvelle raffinerie, une fois concrétisée, pourrait marquer un tournant dans l’histoire énergétique du pays, consolidant son attractivité et sa résilience économique.