La Côte d’Ivoire prévoit la création d’une usine d’affinage d’or pour renforcer sa filière aurifère

Lors de la clôture de l’atelier consacré à l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (EMAPE) à Abidjan, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de Côte d’Ivoire, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a annoncé un projet stratégique pour le secteur aurifère : la construction d’une usine d’affinage d’or d’ici la fin de l’année 2025. Cette initiative vise à maximiser la valeur ajoutée de la production aurifère nationale, en pleine croissance, et à renforcer la position du pays comme acteur clé dans l’industrie minière ouest-africaine.

Selon le ministre, ce projet permettra de structurer davantage la filière aurifère en renforçant le comptoir national de l’or. « C’est un projet à fort potentiel économique qui permettra de capter davantage de ressources, car c’est l’aval qui commande l’amont », a-t-il déclaré. En transformant l’or brut sur place avant son exportation, la Côte d’Ivoire ambitionne d’améliorer sa balance commerciale, de développer la filière bijouterie et de devenir un centre de référence pour la joaillerie dans la sous-région.

La construction de cette usine s’inscrit dans le cadre du Plan National de Développement (PND) 2021-2025, qui met l’accent sur la valorisation des ressources minières. Ce projet fait écho à une annonce similaire faite en 2021 par le directeur général de la SODEMI, Koné Moussa Seydou, qui soulignait déjà l’importance de transformer l’or et l’argent localement pour en maximiser les retombées économiques.

La Côte d’Ivoire, l’un des principaux producteurs d’or en Afrique de l’Ouest, connaît une expansion significative de sa production aurifère. Cette usine d’affinage permettra de mieux capter la valeur ajoutée de cette ressource stratégique, suivant ainsi la dynamique engagée par d’autres pays producteurs de la région, comme le Mali et le Burkina Faso.

L’initiative répond également aux défis posés par l’exploitation artisanale, qui représente une part importante de la production aurifère. En formalisant et valorisant l’EMAPE, le gouvernement vise à encadrer cette activité pour qu’elle passe d’un secteur souvent informel à une industrie mieux organisée et plus rentable. L’atelier d’Abidjan a d’ailleurs été salué par les artisans miniers, avec Eugène Malan, président d’Eburnie Gold Field, qui a souligné l’importance de ces discussions pour le développement du secteur.

Ce projet s’ajoute à une série d’investissements industriels en Côte d’Ivoire, qui témoignent de la volonté du gouvernement de diversifier son économie. Ces dernières années, le pays a vu l’inauguration d’usines de transformation dans des secteurs comme le caoutchouc, le cacao et l’anacarde, renforçant son attractivité pour les investisseurs. La future usine d’affinage d’or, dont les démarches administratives sont en cours, devrait bénéficier d’un soutien public et privé pour garantir son succès.

En attendant le lancement officiel du projet d’ici la fin de l’année, les acteurs du secteur minier et les observateurs économiques suivent de près cette initiative, qui pourrait redéfinir la place de la Côte d’Ivoire dans le marché aurifère régional et international.