La Guinée équatoriale va lancer un important cycle d’octroi de licences pétrolières et gazières pour 2025/2026

La Guinée équatoriale a officiellement relancé son processus d’octroi de licences à porte ouverte pour 2025, préparant un cycle majeur prévu pour fin 2025 ou début 2026. Annoncée lors du CERAWeek 2025 à Houston par le ministre des Mines et des Hydrocarbures, Antonio Oburu Ondo, cette initiative traduit un virage stratégique visant à stimuler l’exploration, attirer les investissements et inverser la baisse de la production d’hydrocarbures grâce à une compétitivité renforcée et une transparence accrue.

Présentée à Houston, la nouvelle stratégie d’exploration repose sur des réformes fiscales incisives : l’impôt sur les sociétés passe de 35 % à 25 %, l’impôt sur les dividendes de 25 % à 10 %, et la retenue à la source est réduite de 6,25 % à 3 % pour les résidents (ou de 15 % à 10 % pour les non-résidents). Ces incitations, combinées à une politique d’octroi simplifiée par négociation directe avec l’État, ont déjà séduit plusieurs acteurs majeurs. En un temps record, sept contrats de partage de production ont été attribués, notamment à Africa Oil Corp (blocs EG-31 et EG-18), Chevron (EG-11 et EG-06), Panoro Energy (EG-23 et EG-01) et Antler Global (EG-08).

« Ces réformes visent à repositionner la Guinée équatoriale comme une destination compétitive pour les investissements pétroliers et gaziers », a déclaré Antonio Oburu Ondo. Le prochain cycle s’appuiera sur une loi fiscale optimisée, une mise à jour de la législation sur les hydrocarbures et une initiative d’acquisition sismique 3D multi-clients, prévue d’ici fin 2025, pour fournir aux investisseurs des données géologiques fiables.

L’effort d’exploration s’intensifie avec des campagnes de forage déjà réalisées en 2024 ou planifiées entre 2025 et 2027 par tous les opérateurs actifs dans le pays. Le système multi-clients de retraitement des données sismiques existantes et d’acquisition 3D offrira une visibilité accrue sur le potentiel des blocs offshore, renforçant la confiance des investisseurs. Cette approche vise à maximiser l’exploitation des ressources, dans un contexte où la production a connu un déclin ces dernières années.

Au cœur de la stratégie énergétique, le projet « Gas Mega Hub » continue de progresser. Ce hub régional s’appuie sur des partenariats avec le Cameroun (champs Yoyo-Yolanda) et le Nigeria (gazoduc du Golfe de Guinée) pour acheminer et traiter le gaz dans les installations de Punta Europa. Trois projets phares de monétisation gazière avancent : Alen (580 BCF), Alba (825 BCF) et Aseng (environ 1 TCF). Ces initiatives visent à consolider la position de la Guinée équatoriale comme acteur clé du gaz en Afrique centrale.

Parallèlement, le pays s’engage dans la transition énergétique. Des collaborations internationales pour des projets de crédits carbone et une valorisation du gaz comme énergie de transition témoignent d’une volonté de concilier développement économique et impératifs climatiques.

En relançant son cycle de licences avec des conditions avantageuses et une vision intégrée, la Guinée équatoriale envoie un message fort : elle est prête à exploiter pleinement son potentiel pétrolier et gazier. « Nous combinons compétitivité réglementaire, transparence des données et ambition régionale pour attirer les partenaires nécessaires à notre croissance », a conclu le ministre Oburu Ondo. Avec ces réformes et une dynamique d’exploration soutenue, le pays se repositionne comme un hub énergétique incontournable en Afrique.