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La Guinée, nouvelle étoile montante de l’investissement aurifère en Afrique

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La Guinée, nouvelle étoile montante de l’investissement aurifère en Afrique

Avec des réserves aurifères estimées à environ 700 tonnes, la Guinée s’impose comme une destination de choix pour les compagnies minières internationales à la recherche de nouvelles opportunités dans le secteur de l’or. Longtemps sous-exploitée, la richesse de son sous-sol attire désormais des investisseurs de premier plan, séduits par un potentiel encore largement inexploité et un climat d’investissement jugé attractif.

Selon les données officielles, le secteur aurifère guinéen reste dominé par l’exploitation artisanale, qui a exporté 58 tonnes d’or en 2023, contre seulement 16 tonnes pour les mines industrielles. Ce déséquilibre illustre le retard pris par le développement industriel, mais aussi l’immense opportunité qu’il représente. Des projets comme la mine Kiniero, opérée par Robex Resources, devraient bientôt changer la donne, avec une production prévue de 155 000 onces (environ 5 tonnes) dès 2026, soit 31 % de la production industrielle actuelle.

D’autres initiatives renforcent cette dynamique. Hummingbird Resources a lancé en 2023 la production à Kouroussa, un projet capable de livrer 100 000 onces par an sur sept ans. Par ailleurs, Sanu Gold a levé 8,4 millions USD pour explorer ses permis de Daina, Daguifara et Bantabaye, tandis que Predictive Discovery, soutenue par Perseus, accélère les travaux sur la future mine de Bankan.

La Guinée se distingue également par son positionnement favorable dans le paysage minier africain. Dans l’édition 2023 de l’« Enquête sur les entreprises minières » du Fraser Institute, le pays se classe dixième en Afrique et deuxième en Afrique de l’Ouest, derrière la Côte d’Ivoire, pour l’attractivité des investissements miniers. Cette position s’explique par une relative stabilité par rapport à d’autres juridictions de la région, comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger, confrontées à des défis sécuritaires et politiques.

« Nous pensons que la Guinée est un endroit où nous investirions aujourd’hui. […] Nous ne voyons pas les mêmes situations que celles que nous voyons aujourd’hui au Mali, au Burkina Faso ou au Niger », a déclaré Jorge Ganoza, PDG de Fortuna Mining, selon Reuters. Cette compagnie canadienne, après avoir cédé la mine Yaramoko au Burkina Faso, envisage désormais d’allouer une partie de son budget d’exploration à la Guinée, bien qu’aucun actif n’y soit encore détenu.

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Malgré cet engouement, le développement du secteur aurifère industriel guinéen n’est pas sans obstacles. La sécurisation des financements pour la construction des mines, comme dans le cas de Kiniero où Robex prévoit un investissement de 190 millions USD, reste un défi majeur. De plus, l’accès à l’énergie et les infrastructures limitées pourraient freiner l’industrialisation à grande échelle, des problématiques communes à de nombreux pays africains.

Cependant, les efforts du gouvernement guinéen pour promouvoir le secteur minier portent leurs fruits. Depuis l’adoption du code minier en 2011, révisé en 2013, le pays a mis en place un cadre réglementaire visant à maximiser les bénéfices pour l’État tout en attirant les investisseurs. Le secteur minier, qui représente plus de 90 % des exportations et 21 % du PIB en 2021, est un pilier de l’économie nationale.

La Guinée n’est pas un cas isolé en Afrique de l’Ouest, où le secteur aurifère connaît un essor. La Côte d’Ivoire, le Ghana et le Mali restent des poids lourds, mais la Guinée gagne du terrain grâce à son potentiel et à sa stabilité relative. Alors que le prix de l’or a franchi la barre des 3 000 USD l’once en 2024, porté par les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques, les perspectives pour les producteurs africains, dont la Guinée, sont particulièrement prometteuses.

En conclusion, la Guinée s’affirme comme une nouvelle frontière pour l’investissement aurifère, attirant des compagnies prêtes à miser sur son potentiel inexploité. Si les défis infrastructurels et financiers sont relevés, le pays pourrait rapidement devenir un acteur majeur du secteur minier africain, contribuant à diversifier et renforcer son économie.

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