La Libye lance son premier appel d’offres pour l’exploration pétrolière depuis 17 ans

Après 17 ans d’attente, la Libye ouvre une nouvelle page de son histoire énergétique avec le lancement officiel de son appel d’offres 2025 pour l’exploration pétrolière et gazière. Annoncé jeudi par le gouvernement, cet appel d’offres marque une étape décisive dans la revitalisation d’un secteur clé, resté largement inexploité depuis près de deux décennies en raison des troubles politiques. L’initiative vise à attirer des investisseurs étrangers pour explorer les riches bassins pétroliers et gaziers du pays, renforçant ainsi la position de la Libye sur la scène énergétique africaine et mondiale.

Cet appel d’offres intervient alors que le secteur énergétique libyen connaît une dynamique de croissance. Le mois dernier, Mellitah Oil and Gas Company a relancé la production de gaz du puits CC18 dans le champ de Bahr Essalam, augmentant la capacité du pays à répondre à la demande locale tout en consolidant ses exportations. Par ailleurs, des campagnes de forage offshore et terrestre témoignent de l’intérêt renouvelé des majors pétrolières. Eni, actif dans le bassin de Syrte, prévoit de forer quatre puits d’exploration en 2025, un programme scruté de près par l’industrie. Dans le bassin de Ghadamès, BP avance sur une campagne multi-puits, exploitant des données sismiques existantes et envisageant de participer au cycle d’appel d’offres.

Les projets d’infrastructures progressent également. Le projet Structures A&E d’Eni, qui relie deux champs gaziers à l’usine de traitement de Mellitah, voit ses travaux d’ingénierie et de construction avancer, avec un début de forage offshore prévu au premier semestre 2025. De son côté, le projet de compression de Sabratha est en cours, avec une mise en service attendue d’ici la fin de l’année. Enfin, le projet d’utilisation du gaz de Bouri, soutenu par ABL et Saipem pour l’installation d’équipements critiques, vise à optimiser la production offshore et à valoriser les vastes réserves gazières libyennes.

Ces avancées positionnent la Libye aux côtés de pays comme le Nigeria, l’Angola et la Namibie comme un acteur majeur du pétrole et du gaz en Afrique pour 2025. Elles seront au cœur des discussions lors de l’African Energy Week (AEW) : Invest in African Energies 2025, la principale plateforme continentale pour les investissements énergétiques. Cet événement offrira à la Libye une vitrine idéale pour promouvoir son appel d’offres, nouer des partenariats internationaux et sécuriser les financements nécessaires à une croissance durable.

« L’appel d’offres 2025 est un tournant pour la Libye, un marché prêt pour une transformation majeure », a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie. « Il offre aux investisseurs mondiaux une chance unique de s’impliquer dans l’un des secteurs énergétiques les plus prometteurs d’Afrique. Avec cet engagement pour la croissance, la Libye contribue à la révolution énergétique du continent, un objectif clé de l’AEW 2025. »

L’événement réunira des responsables libyens, des investisseurs étrangers et des leaders de l’industrie pour aborder les enjeux de stabilité réglementaire, d’expansion des infrastructures et de valorisation des ressources. Alors que la production augmente et que le secteur privé s’implique davantage, la Libye envoie un message clair : elle est prête à redevenir une puissance énergétique. Dans un paysage africain en pleine mutation, le pays s’affirme comme un pilier essentiel de l’avenir énergétique du continent.