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L’Angola investit 60 milliards USD pour renforcer son secteur pétrolier et gazier

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L'Angola investit 60 milliards USD pour renforcer son secteur pétrolier et gazier

L’Angola s’apprête à consolider sa position de hub énergétique majeur en Afrique grâce à un investissement colossal de 60 milliards USD dans son industrie pétrolière et gazière au cours des cinq prochaines années. Cette initiative ambitieuse, portée par l’Agence Nationale du Pétrole, du Gaz et des Biocarburants (ANPG), vise à maintenir la production de pétrole brut au-dessus d’un million de barils par jour (b/j) tout en développant les capacités de gaz naturel et de raffinage pour répondre aux besoins énergétiques nationaux et régionaux.

Le programme d’investissement comprend plusieurs projets phares qui transformeront le paysage énergétique de l’Angola. Un développement clé est le Centre Intégré Ouest d’Agogo, dont la mise en service est prévue pour 2025, renforçant la production pétrolière offshore. Par ailleurs, le premier projet de gaz non associé du pays, mené par le Nouveau Consortium Gazier (composé d’Azule Energy, Cabinda Gulf Oil Company, Sonangol E&P et TotalEnergies), devrait débuter sa production fin 2025 ou début 2026. Ce projet de 2,4 milliards USD, ciblant les champs de Quiluma et Maboqueiro, produira 330 millions de pieds cubes standard par jour (mmscf/j), contribuant à l’objectif de l’Angola d’augmenter la part du gaz naturel dans son mix énergétique à 25 % d’ici 2025.

La Raffinerie de Cabinda, un projet de 920 millions USD en partenariat entre Gemcorp (90 %) et Sonangol (10 %), est un autre pilier de cette stratégie. Prévue pour entrer en activité en juillet 2025, la raffinerie traitera initialement 30 000 b/j, avec un objectif de doubler sa capacité à 60 000 b/j dans une seconde phase, produisant du diesel, du carburant pour avions et de l’essence. D’autres développements en aval incluent la future Raffinerie de Lobito (200 000 b/j) et la Raffinerie de Soyo (100 000 b/j), visant à réduire les 2 milliards USD dépensés annuellement par l’Angola pour importer des produits pétroliers raffinés.

Le secteur amont angolais connaît également une activité significative. ExxonMobil avance un programme d’exploration de 15 milliards USD dans le bassin de Namibe, dont les résultats devraient révéler de nouvelles ressources. La société redéveloppe également le Bloc 15, où plus de 2,6 milliards de barils ont été produits, grâce à un programme de 18 puits visant à prolonger la durée de vie du bloc de deux décennies. Par ailleurs, Alfort Petroleum, opérateur du Bloc KON 8, a terminé l’acquisition sismique et prévoit de commencer le forage d’ici le 4e trimestre 2025 ou le 1er trimestre 2026. Etu Energias ambitionne de porter sa production à 80 000 b/j d’ici 2030 grâce à l’optimisation de ses actifs et au développement de nouveaux blocs.

Azule Energy, issue de la fusion en 2022 des opérations angolaises de bp et Eni, s’efforce d’augmenter sa production à 250 000 b/j. La société avance le projet Kaminho aux côtés de TotalEnergies, renforçant les capacités offshore de l’Angola. De son côté, Chevron stimule le développement gazier via le projet Sanha Lean Gas Connection, qui a commencé à fournir 600 mmscf/j à l’usine Angola LNG en décembre 2024.

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Sous la direction du président João Lourenço et du ministre des Ressources Minérales, du Pétrole et du Gaz, Diamantino Azevedo, l’Angola a mis en œuvre des réformes pour attirer les investissements étrangers. La création de l’ANPG en tant que concessionnaire national, la privatisation de Sonangol et la révision des codes fiscaux ont renforcé la transparence et la compétitivité. La sortie de l’Angola de l’OPEP en décembre 2023 a permis une plus grande flexibilité dans la gestion de la production, avec des projections indiquant une augmentation à 1,17 million de b/j d’ici 2026.

La conférence Angola Oil & Gas (AOG) 2025, prévue les 3 et 4 septembre à Luanda, servira de plateforme pour connecter les régulateurs, les acteurs de l’industrie et les investisseurs mondiaux. L’événement mettra en lumière le Plan Directeur Gazier de l’Angola, ciblant le développement de plus de 40 champs gaziers, ainsi que le prochain cycle de licences 2025, offrant neuf concessions offshore dans les bassins de Kwanza et de Benguela.

Le secteur pétrolier et gazier représente environ un tiers du PIB de l’Angola et 87 % de ses revenus d’exportation, soulignant son importance économique. L’investissement de 60 milliards USD devrait créer des milliers d’emplois, stimuler les entreprises locales et soutenir des projets d’infrastructure comme le Corridor de Lobito, soutenu par les États-Unis, favorisant le commerce énergétique régional. L’Angola a également privilégié la durabilité, réduisant le torchage de gaz de 60 % au cours des 15 dernières années et investissant dans des projets d’hydrogène vert et d’énergie solaire, tels que le projet solaire de Quilemba (45 MW).

Les investissements stratégiques et les réformes réglementaires de l’Angola témoignent d’un engagement fort envers la sécurité énergétique et la diversification économique. Comme l’a souligné Alcides Andrade, administrateur exécutif de l’ANPG, lors de la CERAWeek à Houston : « L’industrie est mondiale, et le capital ira là où il est le mieux accueilli. » Avec un solide portefeuille de projets et des partenariats internationaux, l’Angola est bien positionné pour maintenir son statut de premier producteur pétrolier et gazier africain tout en ouvrant la voie à une transition énergétique équilibrée.

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