Le Mali prévoit une augmentation de la production d’or en 2025 grâce à la réouverture des opérations de Barrick

Le Mali, l’un des principaux producteurs d’or en Afrique, prévoit une légère augmentation de sa production industrielle d’or en 2025, avec une estimation de 54,7 tonnes métriques, selon un document du ministère des Mines consulté par Reuters mercredi. Cette projection intervient après une chute notable de 23 % en 2024, où la production s’est établie à 51,7 tonnes, et repose sur l’hypothèse d’une reprise des activités du géant minier Barrick Gold, actuellement en conflit avec le gouvernement malien.

Le Mali compte une quinzaine de mines d’or exploitées par des entreprises internationales telles que Barrick Gold, B2Gold, Resolute Mining, Endeavour Mining et Hummingbird Resources. Cependant, les tensions entre Barrick Gold et la junte militaire au pouvoir ont fortement perturbé les opérations. En janvier, la compagnie a suspendu ses activités sur le complexe de Loulo-Gounkoto après que les autorités ont bloqué les exportations d’or et saisi trois tonnes du métal précieux. Quatre employés de Barrick sont également détenus depuis novembre, accusés de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, des accusations que l’entreprise rejette catégoriquement.

Un accord a été signé en février entre Barrick et le gouvernement pour résoudre un litige fiscal qui durait depuis près de deux ans. Toutefois, cet accord n’a pas encore été approuvé par les autorités maliennes, laissant planer l’incertitude sur une reprise imminente des opérations. Interrogé par Reuters le 12 février, Mark Bristow, directeur général de Barrick, a indiqué que les activités pourraient redémarrer dès que l’exportation d’or serait à nouveau autorisée. Le document ministériel, qui ne précise pas sa date de rédaction, table sur une reprise en mars avec une production de 1,1 tonne pour ce mois, un objectif déjà compromis, les opérations restant suspendues à ce jour.

Dans son rapport annuel publié ce mois-ci, Barrick a évoqué un scénario de redémarrage au 1er avril, tout en soulignant qu’un accord définitif avec le gouvernement n’était pas garanti à cette date, voire pas du tout. Les chiffres du ministère montrent que la compagnie n’a produit que 0,63 tonne d’or en janvier et rien en février, illustrant l’impact du conflit sur la production nationale.

Parallèlement, le Mali diversifie ses ressources minières. En décembre, le pays est entré dans le cercle des producteurs de lithium avec l’ouverture de la mine de Goulamina, exploitée par le groupe chinois Ganfeng. Selon le ministère des Mines, cette mine devrait produire 381 959 tonnes de spodumène de lithium en 2025, marquant une étape significative dans l’expansion économique du secteur minier malien.

Les prévisions optimistes pour 2025 dépendent largement de la résolution du différend avec Barrick Gold, qui représente une part substantielle de la production aurifère du pays. Ni la présidence malienne ni le ministère des Mines n’ont répondu aux sollicitations de Reuters sur l’éventualité d’une approbation prochaine de l’accord avec Barrick. En attendant, le Mali reste à un tournant critique, cherchant à relancer son industrie aurifère tout en posant les bases d’une nouvelle ère avec le lithium.