L’Egypte s’approvisionne en GNL auprès de Shell et TotalEnergies pour 3 milliards de dollars

L’Égypte a signé des accords d’une valeur de près de 3 milliards de dollars avec les groupes énergétiques Shell et TotalEnergies afin de garantir l’approvisionnement de 60 cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) pour l’année 2025, selon des sources commerciales citées par Reuters.

Autrefois exportateur, l’Égypte est redevenue un importateur net de gaz naturel en 2024, renonçant à son ambition de fournir l’Europe en raison d’une baisse significative de sa production domestique. Selon la Joint Organisations Data Initiative, la production nationale de gaz a atteint son niveau le plus bas depuis sept ans en septembre 2024, principalement en raison d’une production réduite du champ gazier de Zohr et d’une augmentation de la consommation d’électricité.

Les 60 cargaisons sécurisées dans le cadre des nouveaux accords devraient couvrir la majeure partie de la demande égyptienne en 2025, ont précisé les sources, sous couvert d’anonymat.

L’Égypte tente actuellement de réduire sa dépendance aux achats sur le marché spot, où les coûts sont plus élevés. En novembre dernier, Reuters avait rapporté que le pays était en pourparlers avec des sociétés américaines et étrangères pour négocier des accords de fourniture de GNL à long terme.

Pendant les mois d’été, lorsque la consommation d’énergie grimpe en raison de la climatisation, l’Égypte a dû acheter des cargaisons de GNL sur le marché spot, souvent à un coût plus élevé. En 2025, les prix du GNL sur ce marché ont augmenté, atteignant une moyenne de plus de 14 dollars par million d’unités thermiques britanniques (mmBtu), contre environ 12 dollars/mmBtu lorsque Le Caire avait commencé à lancer ses appels d’offres.

En janvier, l’Égypte a lancé un appel d’offres pour quatre cargaisons de GNL destinées à être livrées entre février et mars. Un autre appel d’offres pourrait être organisé plus tard dans l’année, en fonction de la demande, des conditions du marché et des prix, selon une source.

D’après le cabinet de conseil Energy Aspects, la production nationale de gaz pourrait encore chuter de 22,5 % d’ici 2028, tandis que la consommation d’électricité devrait bondir de 39 % au cours de la prochaine décennie. Cette pression croissante sur l’approvisionnement énergétique pourrait pousser l’Égypte à renforcer davantage ses partenariats avec des fournisseurs internationaux et à diversifier ses sources d’importation pour garantir sa sécurité énergétique.