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Libye : 37 soumissionnaires mondiaux enregistrés au premier appel d’offres pétrolier

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Libye : 37 soumissionnaires mondiaux enregistrés au premier appel d’offres pétrolier

La National Oil Corporation (NOC) de Libye a lancé son premier appel d’offres pour l’exploration pétrolière et gazière depuis 18 ans, attirant l’intérêt de 37 entreprises internationales, dont des géants de l’énergie comme Chevron, ExxonMobil, TotalEnergies et Eni. Cet appel d’offres, annoncé plus tôt cette année, marque un tournant pour le secteur énergétique libyen, alors que ce membre de l’OPEP vise à augmenter sa production pétrolière à 2 millions de barils par jour (bpj) d’ici 2030, contre 1,4 million de bpj actuellement.

L’appel d’offres comprend 22 blocs d’exploration (11 onshore et 11 offshore) couvrant les bassins riches en ressources de la Libye. Selon le président de la NOC, Massoud Seliman, « presque toutes les grandes entreprises internationales connues » participent à cet appel, signalant une forte confiance mondiale dans le potentiel libyen malgré un contexte politique et sécuritaire difficile. Les contrats devraient être finalisés d’ici la fin de 2025, les soumissionnaires retenus concluant des accords de partage de production qui nécessiteront un financement pour des études sismiques et des activités d’exploration, récupérables en cas de découverte de réserves d’hydrocarbures commercialement viables.

Ce cycle d’appels d’offres, le premier depuis 2007, fait suite à une décennie de conflits et d’instabilité politique ayant entravé les infrastructures énergétiques de la Libye. Le pays, qui détient les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique, estimées à 91 milliards de barils équivalent pétrole, a souffert de revers dans sa production en raison de violences sporadiques et d’un manque d’entretien des infrastructures. La nouvelle initiative d’exploration de la NOC s’inscrit dans une stratégie plus large visant à revitaliser le secteur, le ministre par intérim du Pétrole et du Gaz, Khalifa Abdulsadek, ayant indiqué en janvier 2025 qu’un investissement de 3 à 4 milliards de dollars était nécessaire pour atteindre 1,6 million de bpj à court terme.

La participation de grands acteurs comme Chevron, ExxonMobil, TotalEnergies et Eni souligne l’importance de cet appel d’offres. Ces entreprises apportent une expertise et des ressources considérables, positionnant la Libye pour bénéficier de technologies d’exploration avancées. Eni, en particulier, est un acteur historique en Libye, ayant signé un accord de production de gaz de 8 milliards de dollars avec la NOC en 2023. D’autres entreprises, telles que BP, OMV et Repsol, ont également repris leurs activités d’exploration ces dernières années, marquant un retour progressif des investissements étrangers dans ce pays d’Afrique du Nord.

L’attrait de cet appel d’offres réside dans le potentiel inexploité de la Libye. La NOC estime que le pays possède d’importantes ressources pétrolières et gazières non découvertes, ce qui en fait un acteur clé pour répondre à la demande énergétique mondiale, notamment pour la transition vers des technologies plus propres où le gaz naturel joue un rôle central. Le cycle d’appels d’offres devrait stimuler l’exploration dans les bassins onshore et offshore de la Libye, avec des projets comme le Bouri Gas Utilization Project et le Structures A&E Development Project déjà en cours pour augmenter la capacité de production.

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Malgré l’enthousiasme, les ambitions énergétiques de la Libye font face à des obstacles importants. Le pays reste divisé entre des gouvernements rivaux à l’est et à l’ouest, avec de récents affrontements à Tripoli suscitant des inquiétudes quant à la confiance des investisseurs. Les analystes, comme Jalel Harchaoui du Royal United Services Institute, ont averti que la violence persistante et la fragmentation politique pourraient dissuader les entreprises non déjà actives en Libye. « Bien que cela ne signifie pas nécessairement la fin du cycle d’appels d’offres, cela nuit certainement à la confiance des investisseurs », a noté Harchaoui.

Par ailleurs, la NOC entreprend des réformes internes pour remédier aux inefficacités opérationnelles et aux préoccupations de transparence. Suite au départ de l’ancien président Farhat Bengdara, Massoud Seliman a introduit des mesures visant à limiter les pratiques opaques, comme l’obligation de processus d’appel d’offres transparents et la priorité donnée aux transactions directes avec les raffineries. Ces réformes visent à rétablir la confiance et à garantir que les revenus pétroliers de la Libye, qui représentent 95 % des revenus du pays, soient gérés efficacement.

La mise en œuvre réussie de cet appel d’offres pourrait représenter un tournant pour la Libye, qui dépend fortement du pétrole pour sa stabilité économique. Le plan stratégique de la NOC comprend la réactivation de près de 1 000 puits fermés et la mobilisation de financements pour permettre aux entreprises locales de participer à l’exploration et à la maintenance. Des événements comme la Semaine africaine de l’énergie (AEW) 2025 offriront une plateforme pour présenter ces opportunités, favorisant des partenariats avec des investisseurs mondiaux pour stimuler une croissance à long terme.

Alors que la Libye rouvre son secteur énergétique, la communauté internationale observe de près. Le résultat de cet appel d’offres pourrait non seulement remodeler l’économie libyenne, mais aussi positionner le pays comme un acteur clé dans le paysage énergétique en évolution de l’Afrique. Avec une demande mondiale de pétrole et de gaz qui reste robuste, l’ambition de la Libye de redevenir un grand producteur d’énergie est un enjeu de taille qui pourrait redéfinir son avenir.

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