La société américaine Flagship Gold Corp et la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minières du Mali (SOREM) ont officialisé un partenariat stratégique visant à redonner vie à la mine d’or de Morila, située dans la région de Sikasso. Ce projet, annoncé le 22 octobre 2025, marque une étape majeure dans la mise en œuvre du nouveau code minier malien de 2023, qui vise à renforcer la transparence, la participation locale et la supervision de l’État dans le secteur extractif.
La mine de Morila, l’une des plus emblématiques du Mali, dispose encore de réserves d’or estimées à 2,5 millions d’onces. Ce partenariat, le premier investissement minier américain sous le nouveau cadre réglementaire, ambitionne de relancer la production après une phase de réhabilitation et de modernisation des infrastructures, prévue sur six à huit mois.
Ce projet illustre l’engagement du Mali à revitaliser son secteur minier dans un contexte de resserrement des marchés financiers mondiaux et de concurrence régionale accrue. Pour Flagship Gold Corp, cette initiative offre une porte d’entrée stratégique dans la ceinture aurifère ouest-africaine, l’une des plus riches au monde. Les retombées attendues incluent :
- Une augmentation des recettes en devises étrangères pour le Mali.
- La création de centaines d’emplois directs et indirects dans la région de Sikasso.
- Un renforcement de la confiance des investisseurs dans les réformes réglementaires maliennes.
- Une consolidation des relations économiques entre les États-Unis et le Mali dans le secteur minier.
Ce partenariat s’inscrit également dans une stratégie géopolitique plus large, visant à diversifier les chaînes d’approvisionnement en minerais et à réduire la dépendance envers les opérations minières soutenues par la Chine ou la Russie en Afrique.
Flagship Gold Corp pilotera un programme complet de réhabilitation du site, comprenant :
- La remise en état des installations de traitement et des systèmes de gestion des résidus.
- L’installation de nouveaux équipements d’extraction et de raffinage conformes aux normes environnementales internationales.
- La modernisation des systèmes logistiques, de sécurité et de gestion de l’eau pour garantir une exploitation durable.
La phase de réhabilitation, d’une durée de six à huit mois, sera suivie d’une montée en puissance progressive, avec un démarrage de la production attendu à la mi-2026. Les deux partenaires ont convenu d’un cadre commun de suivi et d’audit pour garantir la transparence et le respect des normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
Malgré les avancées du nouveau code minier, le Mali reste confronté à plusieurs défis, notamment :
- Des enjeux sécuritaires dans les régions du sud et du centre, liés à l’instabilité régionale.
- Des contraintes logistiques dues à une infrastructure sous-développée.
- Des incertitudes réglementaires et fiscales, le cadre légal étant encore en phase de rodage.
Pour y répondre, des mesures d’atténuation incluront des évaluations continues des risques, une coordination renforcée avec les autorités maliennes pour la sécurité, et des programmes d’engagement communautaire visant à garantir le soutien des populations locales.
Au-delà de son impact économique, le partenariat Flagship–SOREM constitue un signal fort pour les investisseurs étrangers, démontrant que le Mali peut attirer des capitaux internationaux dans un cadre de gouvernance structuré, malgré les défis régionaux. Ce projet pourrait ouvrir la voie à d’autres collaborations entre des entreprises occidentales et des acteurs locaux dans le Sahel, combinant expertise internationale et contrôle local.
L’Africa Security & Strategy Analysis (ASA) souligne que ce partenariat peut servir de modèle pour un développement minier durable et sécurisé. Grâce à des outils comme la cartographie des risques sécuritaires, l’intelligence opérationnelle et le conseil en protection des investissements, ASA se positionne comme un partenaire clé pour accompagner ce type d’initiatives dans des environnements complexes.
La relance de la mine de Morila n’est pas seulement une opération commerciale : elle incarne la résilience du Mali et son ouverture à des partenariats étrangers responsables. En combinant les efforts de Flagship Gold Corp, de SOREM et le soutien d’acteurs comme ASA, ce projet ambitionne de redéfinir les normes de gouvernance, de durabilité et d’intégration sécuritaire dans le secteur minier ouest-africain, tout en positionnant le Mali comme une destination de choix pour les investissements éthiques et sécurisés.