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Métaux et minéraux africains : Mining Indaba appelle à une valorisation locale

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Métaux et minéraux africains : Mining Indaba appelle à une valorisation locale

La valorisation des métaux et minéraux africains sur le continent est aujourd’hui perçue comme une nécessité impérative. Lors de la conférence « Investir dans l’exploitation minière africaine Indaba », plusieurs intervenants ont insisté sur l’importance de transformer localement les matières premières plutôt que de les exporter sous forme brute.

Depuis des décennies, l’Afrique extrait de son sous-sol des ressources précieuses pour ensuite les expédier vers des nations plus riches, où elles sont raffinées et transformées. Une pratique jugée désormais obsolète et préjudiciable pour le développement du continent. L’appel est clair : les pays africains doivent capitaliser sur leurs ressources et investir dans l’industrie locale afin de mieux bénéficier des richesses qu’ils détiennent.

L’Afrique possède d’importantes réserves de minéraux industriels, notamment le manganèse, le cuivre, le nickel, le cobalt, le titane, le vanadium, le lithium et les terres rares. Le continent est également un acteur incontournable sur le marché mondial des métaux du groupe du platine (PGM), du chrome et du fer.

La demande pour ces minéraux stratégiques ne cesse d’augmenter, notamment en raison de la transition énergétique et du développement des nouvelles technologies. Face à cette conjoncture, les dirigeants africains insistent sur la nécessité de développer des unités de transformation sur le continent pour garantir une redistribution équitable des bénéfices et favoriser l’industrialisation locale.

L’Afrique du Sud, premier producteur mondial de PGM, illustre bien les défis et opportunités du secteur. En 2021, la production de PGM du pays a atteint un sommet de 285 tonnes. En 2023, l’Afrique du Sud représentait encore 73 % de l’approvisionnement mondial en platine, 38 % du palladium et 81 % du rhodium. Le pays détient également environ 37 % des réserves mondiales de manganèse et reste le premier producteur mondial avec 7,2 millions de tonnes en 2023.

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Cependant, la transformation locale de ces ressources demeure insuffisante. Seulement 2 % du minerai de manganèse extrait est actuellement traité en Afrique du Sud. De même, la production de ferrochrome, autrefois un secteur stratégique pour le pays, a dû faire face à des défis liés aux coûts élevés de l’électricité fournie par Eskom.

Le ministre sud-africain des Ressources minérales et pétrolières, Gwede Mantashe, a souligné l’engagement du gouvernement à garantir un approvisionnement en électricité stable et à réduire les coûts administrés. Des mesures sont en cours pour favoriser la valorisation locale, notamment via la mise en place d’incitations financières et de réformes structurelles dans le secteur minier.

L’Afrique du Sud travaille également sur l’amélioration de son système de licences minières afin d’assurer plus de transparence et d’efficacité. Entre la dernière édition de Mining Indaba et décembre 2024, le pays a déjà traité plus de 1 400 demandes de droits miniers et permis d’exploitation.

Duncan Wanblad, PDG d’Anglo American, a rappelé que l’Afrique du Sud demeurait un acteur clé du groupe, et que l’agenda africain au G20 constituait une opportunité majeure pour défendre les intérêts miniers du continent. Selon lui, la croissance du secteur doit s’inscrire dans une vision à long terme qui bénéficie à l’ensemble des populations africaines.

L’appel à la transformation locale des ressources minières africaines ne cesse de s’intensifier. Les décideurs politiques et économiques doivent maintenant traduire ces ambitions en actions concrètes pour que l’Afrique puisse tirer pleinement parti de ses richesses naturelles et réduire sa dépendance aux marchés extérieurs.

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