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Niger : 14 millions de barils de pétrole exportés via le Bénin

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Niger : 14 millions de barils de pétrole exportés via le Bénin

Depuis sa mise en service en 2024, l’oléoduc reliant le bassin pétrolier d’Agadem au port de Sèmè-Kpodji au Bénin propulse le Niger sur la scène internationale du pétrole brut. Cette infrastructure stratégique permet au pays d’exporter directement ses ressources sans dépendre des réseaux voisins, marquant une étape décisive pour son industrie pétrolière. À ce jour, plus de 14 millions de barils ont été acheminés via ce pipeline, témoignant de la résilience de la production nigérienne malgré un contexte régional tendu.

Porté principalement par la China National Petroleum Corporation (CNPC), qui contrôle la majorité des cargaisons, le projet voit l’État nigérien sécuriser environ 3,5 millions de barils. Avant l’oléoduc, le pétrole extrait au Niger était largement destiné à un usage domestique, raffiné dans les installations modestes de Zinder depuis 2011. Aujourd’hui, cette nouvelle voie d’exportation réduit la dépendance du pays aux importations de produits raffinés et ouvre des perspectives prometteuses pour son économie. L’objectif affiché est clair : accroître progressivement la production pour répondre à la demande mondiale et attirer davantage d’investissements étrangers.

Pourtant, cet essor est freiné par des relations houleuses avec le Bénin, partenaire clé du transit pétrolier. Depuis le coup d’État de juillet 2023 au Niger, les frontières terrestres entre les deux nations restent fermées, et les accusations mutuelles alimentent une crise diplomatique. Niamey reproche à Cotonou d’abriter des forces hostiles à son régime, des allégations fermement démenties par le gouvernement béninois. Malgré ces frictions, l’oléoduc continue de fonctionner, soulignant son rôle vital pour les deux parties. « Cette infrastructure est une preuve de pragmatisme économique face aux différends politiques », note un observateur régional.

L’exportation pétrolière constitue un levier majeur pour le Niger, renforçant son attractivité auprès des investisseurs étrangers, à commencer par la CNPC, qui maintient un flux stable des cargaisons. Cependant, des défis subsistent. Outre les tensions avec le Bénin, la sécurité des installations, exposées aux risques d’instabilité dans la région, préoccupe les autorités. À cela s’ajoutent la volatilité des prix du brut et la nécessité de réduire la dépendance envers des partenaires étrangers pour la gestion du secteur.

Pour relever ces enjeux, le Niger mise sur l’exploration de nouveaux blocs pétroliers et envisage de diversifier ses partenariats. Si le pays parvient à surmonter ces obstacles, l’oléoduc Agadem-Sèmè pourrait devenir le socle d’une industrie pétrolière autonome et compétitive, ancrant davantage le Niger parmi les producteurs africains de premier plan.

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