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Niger : Orano anticipe un redémarrage « très long » de sa mine d’uranium

Le groupe français Orano, spécialiste du combustible nucléaire, a dressé un constat alarmant sur l’avenir de sa filiale nigérienne Somaïr, dont le site de production d’uranium est à l’arrêt depuis des mois. À l’occasion de la publication de ses résultats annuels ce mercredi, l’entreprise a estimé que le redémarrage de cette mine, située dans le nord du Niger, serait « très long » et pourrait nécessiter « presque deux ans », selon son directeur général, Nicolas Maes.
Cette situation découle d’un bras de fer avec la junte militaire au pouvoir à Niamey depuis le coup d’État de juillet 2023. Fin 2024, Orano a acté la perte de contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger – Somaïr (63,5 %), Cominak (69 %) et Imouraren (63,5 %) – et les a sorties de ses comptes consolidés à compter du 1er décembre. Le groupe pointe du doigt « l’ingérence des autorités nigériennes dans la gouvernance et le contrôle des opérations » comme principale cause de cette crise.
Seul site encore actif avant son interruption, Somaïr regroupe une mine et une usine de production de concentré d’uranium, exploitées par Orano depuis 1971. Mais aujourd’hui, la filiale est « virtuellement en faillite » et « n’a plus de revenus » pour couvrir les salaires de ses 780 collaborateurs ou payer ses fournisseurs, a expliqué Nicolas Maes lors d’un échange avec des journalistes mardi. Environ 1 300 tonnes de concentré d’uranium, d’une valeur marchande estimée à 250 millions d’euros, restent bloquées sur place, les autorités refusant de lever l’interdiction d’exportation.
« Il n’y a aucun canal de communication avec les autorités depuis le coup d’État, un refus systématique de dialogue », a déploré le dirigeant, qualifiant la situation de « drame humain et financier ». Avec une vingtaine d’années de réserves encore exploitables, Somaïr pourrait pourtant reprendre ses activités, mais uniquement « si les conditions sont réunies », a-t-il précisé.
Le régime militaire nigérien, qui a fait de la reconquête de la souveraineté sur les ressources nationales un axe prioritaire, a multiplié les mesures contre les opérateurs étrangers. En juin 2024, il avait déjà retiré à Orano le permis d’exploitation du mégagisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde. Cette volonté de revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières exacerbe les tensions avec le groupe français, dont les autres activités au Niger, comme la mine de Cominak, fermée en 2021, sont également affectées.
Pour Orano, cette crise au Niger représente un revers majeur dans un contexte où la demande mondiale d’uranium, essentiel à la production d’énergie nucléaire, est en hausse. Le groupe, qui reste un acteur clé du secteur, devra désormais composer avec une incertitude prolongée quant à ses opérations dans ce pays stratégique.
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