Le Sénat nigérian a adopté un projet de loi instituant le Service des Rangers des Mines nigérians, une nouvelle agence spécialisée dans la lutte contre l’exploitation minière illégale et le renforcement de la régulation du secteur des minerais du pays.
Les parlementaires estiment que cette force dédiée permettra de sécuriser les sites miniers, de protéger les ressources nationales et d’assurer un meilleur respect des lois minières. Cette décision intervient dans un contexte d’inquiétudes croissantes liées à l’insécurité et aux opérations non réglementées, qui ont entraîné des pertes de milliards de nairas en recettes pour l’État, ainsi que des dommages environnementaux considérables.
Le secteur minier nigérian, riche en or, étain, charbon et autres minerais stratégiques, souffre depuis des années d’une exploitation anarchique. Les activités illégales, souvent liées à des groupes armés et à des réseaux criminels, privent le gouvernement de revenus substantiels et exacerbent les conflits locaux. Selon des estimations officielles, ces pratiques pourraient représenter des pertes annuelles de plusieurs milliards de dollars pour l’économie nationale.
« La création de ce service marque une étape décisive pour reprendre le contrôle de nos ressources minières et en faire un pilier de développement durable », a déclaré un porte-parole du Sénat lors des débats. Les Rangers des Mines auront pour mission principale de patrouiller les zones d’extraction, d’effectuer des contrôles rigoureux et de collaborer avec les forces de l’ordre pour démanteler les réseaux illicites.
Le texte adopté prévoit que le Service des Rangers des Mines disposera de pouvoirs étendus, incluant :
- La surveillance et la protection physique des sites miniers ;
- L’inspection des licences et des opérations ;
- La saisie d’équipements illégaux et les poursuites judiciaires ;
- La coordination avec les agences fédérales et les autorités locales.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement fédéral visant à diversifier l’économie nigériane, encore trop dépendante du pétrole. Le Nigeria dispose d’un potentiel minier immense, avec des réserves estimées à plus de 40 types de minerais, mais son exploitation reste sous-développée en raison du manque de régulation et d’infrastructures sécurisées.
L’adoption du projet de loi par le Sénat représente une avancée significative, mais son examen par la Chambre des Représentants et sa promulgation par le président Bola Tinubu restent nécessaires pour son entrée en vigueur. Les autorités espèrent que ce service contribuera à attirer des investissements étrangers et à générer des emplois dans les régions minières, notamment dans le nord du pays.
Des experts saluent cette mesure, tout en appelant à une formation adéquate des rangers et à des partenariats internationaux pour contrer le financement du terrorisme via l’or illégal. « C’est un pas dans la bonne direction, mais la mise en œuvre sera le vrai test », commente un analyste du secteur.
Avec cette réforme, le Nigeria ambitionne de transformer son secteur minier en un moteur de croissance, tout en préservant ses ressources pour les générations futures.