MINES
RD Congo : KoBold, la start-up minière soutenue par Bezos, vise le lithium de Manono

KoBold Metals, une start-up minière américaine financée par des figures emblématiques telles que Bill Gates et Jeff Bezos, a annoncé la signature d’un accord préliminaire pour acquérir la participation de la société australienne AVZ Minerals dans le gisement de lithium de Manono, situé dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce projet, considéré comme l’un des plus grands gisements de lithium de roche dure au monde, représente une opportunité stratégique pour sécuriser un composant clé des batteries pour véhicules électriques et énergies renouvelables.
KoBold Metals, reconnue pour son utilisation de l’intelligence artificielle dans l’exploration minière, a révélé son intention d’investir plus d’un milliard de dollars pour développer le gisement de Manono et intégrer sa production de lithium aux chaînes d’approvisionnement occidentales. Cette initiative s’inscrit dans un contexte géopolitique où les États-Unis cherchent à réduire leur dépendance aux stocks chinois pour les minéraux critiques, essentiels à la transition énergétique mondiale. Selon des estimations récentes, le gisement de Manono contiendrait environ 669 millions de tonnes de ressources à une teneur de 1,61 % en lithium, ce qui en fait un atout majeur pour l’industrie des batteries.
L’accord, signé le 6 mai 2025 entre les PDG de KoBold Metals, Kurt House, et d’AVZ Minerals, Nigel Ferguson, vise à résoudre un différend juridique qui entravait le développement du projet depuis 2023, lorsque le gouvernement congolais avait révoqué les droits miniers d’AVZ Minerals, attribuant une partie du gisement à la société chinoise Zijin Mining. Selon le cadre proposé, AVZ Minerals recevra une compensation équitable pour céder ses intérêts, permettant à KoBold de développer la partie sud du gisement, tandis que Zijin conservera le contrôle de la partie nord.
Cette acquisition intervient alors que Washington et Kinshasa explorent un partenariat stratégique autour des minéraux critiques. Le mois dernier, Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour l’Afrique, a rencontré le président congolais Félix Tshisekedi pour discuter d’un potentiel accord « minéraux contre sécurité ». Ce cadre vise à renforcer les investissements américains dans le secteur minier congolais tout en soutenant la RDC dans ses efforts pour stabiliser sa région orientale, où un conflit impliquant des groupes rebelles, notamment le M23 soutenu par le Rwanda, a causé environ 3 000 morts depuis janvier 2025.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a souligné l’importance de cet accord pour la sécurité des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, déclarant le 25 avril 2025 : « Une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo ouvrira la voie à des investissements accrus des citoyens américains et occidentaux, créant un écosystème propice à des chaînes d’approvisionnement responsables et fiables. »
Malgré l’optimisme entourant l’accord, des obstacles subsistent. Le projet Manono reste soumis à des approbations réglementaires et à la résolution des litiges en cours, notamment une procédure d’arbitrage international initiée par AVZ Minerals contre le gouvernement congolais. AVZ a proposé de suspendre temporairement ces démarches pour faciliter les négociations, mais aucune réponse officielle des autorités congolaises n’a encore été enregistrée.
Par ailleurs, la concurrence internationale s’intensifie. Outre Zijin Mining, qui prévoit de lancer la production de lithium dans la partie nord du gisement dès le premier trimestre 2026, le géant minier anglo-australien Rio Tinto a également manifesté son intérêt pour Manono, renforçant la pression sur Kinshasa pour clarifier les conditions d’investissement.
KoBold Metals, qui gère une soixantaine de projets d’exploration sur quatre continents, voit en la RDC un acteur clé pour répondre à la demande mondiale de minéraux critiques. L’entreprise, qui a déjà marqué les esprits avec la découverte d’un important gisement de cuivre en Zambie en 2024, mise sur sa technologie d’intelligence artificielle pour optimiser l’exploitation de Manono.
Pour la RDC, le projet promet des retombées économiques significatives, avec la création de milliers d’emplois bien rémunérés sur plusieurs décennies, selon le communiqué conjoint de KoBold et AVZ. Intitulé « Développer Manono pour la paix et la prospérité », ce dernier met en avant une vision de développement durable et de coopération internationale.
En conclusion, l’entrée de KoBold Metals dans le projet Manono marque une étape cruciale dans la course mondiale aux minéraux stratégiques. Cependant, le succès de cette entreprise dépendra de la capacité des parties prenantes à surmonter les défis juridiques et à instaurer une paix durable dans l’est de la RDC, condition sine qua non pour libérer tout le potentiel de ce gisement exceptionnel.
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