Sénégal : Le FONSIS et la SOMISEN s’associent pour la création d’un comptoir et d’une usine de raffinage de l’or

Le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et la Société des mines du Sénégal (SOMISEN) ont scellé un accord de partenariat visant à créer un comptoir national et une usine de raffinage pour l’or issu des mines artisanales et semi-mécanisées. Cette initiative marque une étape décisive dans la valorisation locale des ressources minières sénégalaises, renforçant la souveraineté économique du pays dans un secteur clé.

Ce partenariat, qualifié de stratégique par les deux entités publiques, vise à mobiliser des capitaux nationaux et internationaux pour concrétiser ces projets structurants. L’objectif : transformer sur place l’or extrait artisanalement, qui représente une part significative de la production minière du Sénégal, plutôt que de l’exporter brut. « La transformation locale des ressources minières est un enjeu majeur de souveraineté économique », a déclaré Babacar Gning, directeur général du FONSIS, ajoutant que ce projet donnera naissance à la première société de raffinage d’or à capitaux sénégalais.

Pour Ngagne Demba Touré, directeur général de la SOMISEN, cet accord s’inscrit pleinement dans l’axe « Économie compétitive » de l’Agenda National de Transformation Sénégal Vision 2050. « Il positionne le secteur minier comme un moteur de croissance durable », a-t-il souligné, mettant en avant la création de valeur ajoutée et d’emplois locaux.

Le FONSIS, chargé d’accélérer la transformation économique via des investissements stratégiques, apportera son expertise en mobilisation de fonds et en co-investissement avec le secteur privé. De son côté, la SOMISEN, responsable de la gestion du portefeuille minier de l’État et de la commercialisation des produits, assurera la coordination opérationnelle. Ensemble, ils ambitionnent de faire émerger un champion national dans le raffinage de l’or, tout en optimisant la rentabilité des actifs publics.

Le Sénégal s’inspire ici de voisins ouest-africains comme le Ghana, le Mali et le Burkina Faso, qui ont déjà mis en place des infrastructures similaires pour valoriser leurs ressources aurifères. La Côte d’Ivoire suit également cette voie. Dans une région reconnue comme un bassin aurifère majeur du continent, cette initiative pourrait positionner le Sénégal comme un acteur compétitif, tout en réduisant sa dépendance aux exportations brutes.

Au-delà de la souveraineté économique, ce projet promet de dynamiser l’économie locale. La création d’un comptoir national régulera le commerce de l’or artisanal, souvent informel, tandis que l’usine de raffinage générera des emplois qualifiés et augmentera les recettes fiscales. En structurant cette filière, le Sénégal entend maximiser les bénéfices d’un secteur qui contribue déjà significativement à son PIB, notamment via l’or de Kédougou.

Cet accord illustre la volonté du pays de tirer parti de ses ressources naturelles pour financer son développement à long terme. En combinant investissements stratégiques et transformation locale, le FONSIS et la SOMISEN posent les bases d’un modèle économique plus autonome et résilient, aligné sur les ambitions d’une nation tournée vers 2050.