Sénégal : Petrosen vise le FID pour Yakaar-Teranga en 2025 et explore de nouveaux partenariats (AEW 2024)

Le projet Yakaar-Teranga et le potentiel énergétique de la région MSGBC : une opportunité unique pour l’Afrique de l’Ouest

Le secteur énergétique de la région MSGBC (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée-Conakry) est en pleine transformation, offrant des opportunités d’investissement sans précédent. Le projet Yakaar-Teranga, situé au large des côtes sénégalaises, est au cœur de cette dynamique avec une décision finale d’investissement (FID) prévue pour 2025 et un lancement de la production entre 2028 et 2029. Lors de la conférence Invest in African Energies, Thierno Ly, Directeur Général de Petrosen, a annoncé que ce projet innovant vise la production de gaz pour le marché intérieur, renforçant ainsi la sécurité énergétique du Sénégal.

Ce projet, développé en partenariat avec Kosmos Energy, est en phase finale de structuration. Petrosen est actuellement à la recherche d’un nouveau partenaire pour apporter une valeur ajoutée et permettre le développement de l’infrastructure nécessaire. D’ici fin 2024, un troisième acteur pourrait rejoindre le projet, consolidant davantage cette initiative stratégique.

Parallèlement, le Sénégal a franchi une étape importante en 2024 avec le démarrage du champ pétrolier de Sangomar, le premier projet pétrolier offshore du pays. Ce projet d’une valeur de 5,2 milliards de dollars, avec une capacité de production de 100 000 barils par jour, marque un tournant pour le secteur énergétique national. Selon Papa Samba Ba, directeur des hydrocarbures du ministère du Pétrole et des Énergies, « Sangomar permet de fournir une énergie abordable, accessible et durable à la population », un objectif prioritaire du gouvernement sénégalais.

En Mauritanie, le projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA) en collaboration avec le Sénégal, ainsi que le développement du gisement BirAllah, promettent d’augmenter les réserves gazières régionales. La Mauritanie propose également 15 blocs offshore pour 2024 et encourage les investissements dans les énergies renouvelables et l’exploitation minière, un plan structuré pour devenir un acteur majeur dans la région.

Les autres pays de la région, notamment la Guinée-Conakry et la Gambie, offrent également de nouvelles perspectives. La Guinée-Conakry finalise actuellement les termes d’un appel d’offres pour 22 blocs offshore, qui devrait attirer des acteurs internationaux du secteur. Lanciné Conde, directeur général de la Société nationale des pétroles de Guinée Conakry, souligne que le positionnement géographique de la Guinée permet une interconnexion idéale avec les autres nations du bassin MSGBC.

La Gambie, quant à elle, mise sur ses blocs A2 et A5, situés près du champ pétrolier de Sangomar. Le gouvernement gambien a modifié sa stratégie d’exploration et se tourne désormais vers des négociations directes avec des investisseurs, accélérant ainsi son entrée dans l’arène énergétique régionale.

Les entreprises internationales telles que Golar LNG et Technip Energies jouent un rôle clé en soutenant ces projets. Anthony Barker, vice-président commercial de Golar LNG, met en avant la flexibilité de la technologie FLNG, tandis que Dominique Gadelle de Technip Energies souligne l’importance de solutions adaptées à la diversité des réserves de la région.

Enfin, le Groupe AGL, en partenariat avec des acteurs locaux, contribue à la promotion du contenu local et au renforcement des capacités des entreprises régionales. Sidi Ahmed Abeidna, PDG de SOGECO SA, affirme que l’investissement de 500 millions d’euros par AGL dans 45 pays montre l’engagement de l’entreprise à soutenir le développement de l’industrie pétrolière et gazière africaine, tout en promouvant l’intégration des compétences locales.

La région MSGBC s’impose ainsi comme une zone clé pour le développement énergétique en Afrique, offrant des perspectives prometteuses pour les acteurs locaux et internationaux. Grâce à une coopération renforcée entre les gouvernements, les entreprises et les investisseurs, le secteur énergétique de l’Afrique de l’Ouest pourrait bien être à l’aube d’une nouvelle ère.