Le Sénégal consolide sa position de leader africain dans la transition énergétique, atteignant une puissance installée totale de 1 903,8 mégawatts (MW), dont 29,1 % sont issus des énergies renouvelables, a annoncé Cheikh Niane, secrétaire général du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, lors de l’atelier de validation de l’Enquête nationale sur les énergies renouvelables, tenu le 21 octobre 2025.
Cette enquête, qualifiée de « première photographie statistique complète » du secteur par M. Niane, offre une analyse détaillée des usages énergétiques des ménages et des entreprises. « Ces données fiables constituent la base de décisions éclairées pour un secteur énergétique performant et résilient », a-t-il affirmé, soulignant l’engagement du Sénégal à promouvoir une transition énergétique souveraine et durable.
Selon Diouma Kobor, directeur général de l’Agence nationale des énergies renouvelables (ANER), les énergies fossiles dominent encore le secteur industriel, représentant 93,3 % de la production énergétique des entreprises, contre seulement 6,7 % pour les sources renouvelables. En revanche, les zones rurales se distinguent par une adoption croissante des énergies vertes, notamment grâce aux kits solaires et aux mini-réseaux hors réseau. « Le monde rural utilise davantage les énergies renouvelables que le milieu urbain », a précisé M. Kobor.
Abdou Diouf, directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), a souligné l’importance des données collectées pour orienter les politiques publiques. « Les résultats mesurent la puissance installée des systèmes solaires domestiques, le volume de production et la perception des ménages face aux énergies vertes. Ces indicateurs serviront de boussole pour calibrer les incitations fiscales et cibler les investissements », a-t-il déclaré.
L’enquête constitue également un outil stratégique pour attirer les investisseurs. Catherine Phuong, représentante du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a salué sa rigueur, notant qu’elle « parle le langage des banques de développement, des fonds climat et des investisseurs privés ». Elle permettra, selon elle, d’actualiser les indicateurs d’accès universel à l’énergie et de mieux intégrer les dynamiques des zones non connectées au réseau national.
Malgré ces avancées, des obstacles subsistent, notamment en matière d’adoption technologique et de financement des projets verts. Le rapport met en lumière la nécessité de renforcer les infrastructures et de mobiliser des ressources pour accélérer la transition énergétique, particulièrement dans les zones rurales.
Pour Cheikh Niane, cette démarche s’inscrit dans une vision ambitieuse : « Nous voulons bâtir un secteur énergétique solide, durable et souverain, où chaque décision repose sur des données probantes. » Avec 29,1 % de son mix énergétique provenant des énergies renouvelables, le Sénégal se positionne comme un modèle pour l’Afrique, tout en poursuivant ses efforts pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
Cette dynamique, soutenue par une planification rigoureuse et des partenariats internationaux, pave la voie à un avenir énergétique durable pour le Sénégal, aligné sur les objectifs mondiaux de développement durable.
