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mercredi, octobre 1, 2025

Sénégal : Woodside, un an après, le compte est-il bon sur Sangomar ?

par Mapathé SOW
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Un an après l’extraction du premier baril de pétrole au gisement offshore de Sangomar, le Sénégal consolide sa place parmi les nations productrices d’or noir en Afrique de l’Ouest. Opéré par la compagnie australienne Woodside Energy, le projet, évalué à plus de 5 milliards de dollars, avait suscité d’immenses espoirs en termes de transformation économique. Mais si la production dépasse les objectifs initiaux, les retombées macroéconomiques tardent à se matérialiser.

Le champ de Sangomar, situé à environ 100 kilomètres au large de Dakar, a vu sa production démarrer le 11 juin 2024, après plusieurs reports dus à des contraintes opérationnelles. La plateforme flottante Léopold Sédar Senghor (FPSO), ancrée à une profondeur de 780 mètres, extrait à la fois du pétrole et du gaz naturel. Woodside, qui détient 82 % des parts dans la zone d’exploitation (contre 18 % pour la société nationale Petrosen), avait promis une montée en puissance rapide pour atteindre une capacité de 100 000 barils par jour (bpj).

Un an plus tard, les chiffres sont encourageants : la production s’établit à 101 000 bpj, avec un taux de fiabilité de 99,6 % selon les estimations de Woodside. En 2024, la production annuelle a atteint 16,9 millions de barils, surpassant l’objectif initial de 11,7 millions. Pour 2025, les prévisions tablent sur environ 30,53 millions de barils, confirmant une « bonne performance » comme l’indique le ministère sénégalais de l’Énergie, du Pétrole et des Mines.

Les recettes générées par la commercialisation du pétrole en 2024 s’élèvent à environ 950 millions de dollars (équivalent à 595,5 milliards de francs CFA). Une partie de la production est désormais écoulée sur le marché local, marquant un « tournant historique » selon le ministère, avec des livraisons domestiques débutant en février 2025. Cependant, ces gains financiers n’ont pas encore significativement modifié la situation macroéconomique du pays, comme le relève une analyse récente. Les bénéfices se déploient progressivement, mais les attentes d’une transformation rapide de l’économie restent en suspens.

Dès le lancement du projet en 2020, Woodside s’était engagé à respecter les meilleures pratiques internationales et à collaborer avec le gouvernement sénégalais pour maximiser les retombées locales. Parmi les promesses figurent le développement des capacités locales, des programmes de formation, la création d’emplois et la participation des entreprises sénégalaises à la chaîne d’approvisionnement. Plus de 60 communautés ont été impliquées dans des consultations, visant à renforcer les opportunités économiques.

Malgré les succès opérationnels, le projet n’est pas exempt de défis. Les retards initiaux ont repoussé le démarrage, et les préoccupations environnementales, bien que non explicitement abordées dans les rapports récents, restent un enjeu pour tout projet offshore. Woodside affirme s’engager pour une exploitation responsable, mais les observateurs  appellent à une vigilance accrue.

À l’horizon, Sangomar pourrait consolider la position du Sénégal comme producteur émergent, avec des phases ultérieures potentiellement axées sur l’export de gaz. Cependant, pour que les promesses se concrétisent pleinement, une renégociation des contrats et une transparence accrue seront essentielles. Comme l’interroge un expert du secteur : « Les bénéfices se déploient-ils vraiment pour le Sénégal ? » Un an après, la réponse reste optimisme technique et économique.

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