DOSSIER ONA
UBA se positionne comme la banque des mines et du pétrole en Afrique de l’Ouest francophone

Depuis son implantation stratégique en Côte d’Ivoire, le groupe bancaire nigérian United Bank for Africa (UBA) s’impose comme un acteur clé du financement des secteurs minier et pétrolier en Afrique de l’Ouest francophone. Présent également au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso et au Bénin, UBA affiche une croissance remarquable, portée par une stratégie offensive dans les industries extractives, selon une analyse récente de Jeune Afrique.
Contrairement à ses principaux concurrents nigérians, comme Access Bank, qui a quitté la région en 2013, ou Zenith Bank, qui opère à distance via sa succursale parisienne, UBA a choisi de s’ancrer durablement en Afrique de l’Ouest francophone. Cette décision s’explique par la richesse en ressources naturelles de la région, qui concentre environ 30 % des réserves de pétrole et de gaz naturel du continent, selon la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
En Côte d’Ivoire, première économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), UBA a fait de son siège abidjanais une base opérationnelle pour accompagner les projets pétroliers et miniers. Au Sénégal, la banque soutient activement la Société africaine de raffinage (SAR), qui finalise ses ajustements techniques pour transformer localement le pétrole brut, marquant une étape clé vers l’autosuffisance énergétique.
UBA se distingue par son engagement dans le financement de projets à fort impact économique. Au Burkina Faso, où elle a racheté la Banque internationale du Burkina (BIB) en 2008, UBA a consolidé sa position, générant des profits nets en hausse de 145,6 % en 2015. Au Mali et au Bénin, la banque accompagne des initiatives dans l’extraction de minerais et d’hydrocarbures, profitant de la hausse des cours des matières premières post-Covid.
Cette stratégie s’appuie sur une vision panafricaine portée par Tony Elumelu, président du groupe et figure emblématique du capitalisme nigérian. « UBA a l’ambition de devenir une banque mondiale pour l’Afrique », déclarait-il en 2021, soulignant l’importance d’accompagner l’internationalisation des entreprises africaines, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Malgré ses succès, UBA doit relever plusieurs défis. En Côte d’Ivoire, où le marché bancaire compte 23 établissements, la filiale d’UBA reste dans la seconde moitié du classement en termes de revenus, avec un produit net bancaire de 3,61 milliards de nairas en 2015, loin derrière ses homologues sénégalaises ou burkinabè. La concurrence accrue, notamment de la part de groupes comme Ecobank ou Coris Bank, oblige UBA à innover pour capter une clientèle diversifiée, des PME aux grandes entreprises extractives.
Par ailleurs, le secteur pétrolier en Afrique de l’Ouest francophone, bien que prometteur, est confronté à des risques. Une tribune publiée par Jeune Afrique en 2019 mettait en garde contre la « malédiction des matières premières », citant les écueils de la corruption, du « mal hollandais » et des catastrophes environnementales, comme celles observées dans le delta du Niger. UBA, en soutenant des projets comme l’oléoduc nigérien vers le Bénin ou le gisement gazier de Tortue au Sénégal-Mauritanie, devra promouvoir des pratiques transparentes et durables pour maximiser les retombées économiques et sociales.
Sous la direction d’Oliver Alawuba, nommé patron Afrique en 2020, UBA ambitionne de porter la contribution de ses filiales africaines à 50 % de ses revenus, contre 22 % en 2015. Avec une présence dans 20 pays africains et des bureaux à Paris, Londres et New York, le groupe dispose d’un réseau unique pour financer les ambitions énergétiques et minières du continent.
Alors que l’Afrique de l’Ouest s’affirme comme un hub énergétique, avec des projets comme la Banque africaine de l’énergie soutenue par Afreximbank, UBA est bien positionnée pour jouer un rôle central. En misant sur la formation des cadres locaux, comme au Sénégal avec l’Institut national du pétrole et du gaz, et en soutenant l’industrialisation régionale, la banque nigériane pourrait transformer l’« or noir » en levier de développement durable.
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