ÉNERGIE
Une transition énergétique juste pour l’Afrique dépend de processus nationaux transformateurs
Nous pensons que l’approche actuelle de la conception, et de la mise en œuvre de plans et de partenariats de transition énergétique risque de compromettre les transitions énergétiques justes à long terme et durables en Afrique et dans les pays du Sud.
Les plans de transition actuels semblent trop étroitement axés sur la décarbonisation et les objectifs climatiques mondiaux, plutôt que de se tourner vers les objectifs plus larges du développement économique et durable des pays africains. Un plan de transition énergétique mal conçu avec des objectifs limités de zéro émission nette pourrait entraîner une transformation (le cas échéant) dommageable sur les plans économique et environnemental, ainsi que techniquement redondante.
Selon SEforALL et McKinsey, le programme a été inspiré par le succès de leur précédente collaboration dans la création d’un plan de transition énergétique (ETP) pour le Nigeria à l’approche de la COP26 à Glasgow, sur la base duquel le président nigérian a pris un engagement net zéro d’ici 2060 lors du sommet.
Les plans, partenariats et accords de transition énergétique sont devenus une stratégie populaire pour poursuivre des transitions énergétiques justes dans les pays pauvres. Alors que les contributions déterminées au niveau national (CDN) font partie des soumissions officielles en vertu des obligations des Parties dans l’Accord de Paris sur le climat et qu’elles couvrent les mesures d’adaptation et d’atténuation dans tous les secteurs économiques, les plans et accords de transition énergétique sont éclairés par les relations bilatérales des pays, tout en soutenant les objectifs de l’Accord de Paris. Ils ciblent également principalement le secteur de l’énergie.
Les partenariats pour une transition énergétique juste (JETP) sont une nouvelle approche de coopération financière visant principalement à aider les économies à revenu intermédiaire largement dépendantes du charbon à réorienter leurs portefeuilles énergétiques vers des alternatives renouvelables.
Tout en reconnaissant que ces types d’accords de transition énergétique peuvent aider les pays en développement à accélérer une action climatique ambitieuse et à atteindre zéro émission nette d’ici le milieu du siècle, nous pensons que l’approche actuelle de l’élaboration, de la conception et de la mise en œuvre de plans et de partenariats de transition énergétique risque de compromettre les transitions énergétiques justes à long terme et durables en Afrique et dans les pays du Sud.
L’un des principaux risques de l’approche actuelle est le positionnement des plans de transition énergétique comme des efforts financiers ou de programmation à court et moyen terme, plutôt que comme des programmes de transformation à long terme visant la prospérité économique, sociale et environnementale.
Les partenariats de transition énergétique entre les pays du Nord et les pays en développement devraient catalyser l’apprentissage, menant à une compréhension commune et à une action transformatrice pour les transitions énergétiques à l’échelle du système. Cela est particulièrement vrai pour l’Afrique, compte tenu de sa diversité, de ses besoins énergétiques et économiques distincts et de sa longue histoire d’engagement inégal avec l’Europe et les pays du Nord.
La véritable promesse des JETP, des ETP et des ETIP réside dans leur utilisation comme fondement d’un discours national sérieux et d’un dialogue structuré sur les visions de transition à moyen et long terme. C’est l’occasion d’identifier les imaginations, les obstacles et les pierres d’achoppement sociaux, institutionnels, politiques et techniques, ainsi que les dangers de verrouillage importants, puis d’analyser où et comment un partenariat financier innovant pourrait jouer un rôle de catalyseur et d’apprentissage dans tout cela.
Il est intéressant de noter que SEforALL et McKinsey affirment que le désir d’étendre l’ETIP à d’autres pays en développement est basé sur le succès de leur modèle nigérian, alors que les faits et l’expérience ont suggéré la nécessité d’un récit plus prudent.
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