Rabat a accueilli les réunions du Comité Technique et du Comité de Pilotage du projet de Gazoduc Africain Atlantique Nigéria-Maroc (AAGP), marquant une étape décisive dans l’avancement de cette infrastructure énergétique d’envergure. Ces rencontres de haut niveau ont réuni les directeurs généraux des compagnies pétrolières nationales des pays traversés, accompagnés de leurs équipes, ainsi que des représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le Commissaire aux Infrastructures, à l’Énergie et à la Digitalisation, et le Directeur de l’Énergie et des Mines. Étaient également présents des représentants du Ministère marocain de la Transition Énergétique et du Développement Durable, de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) et de l’Agence Marocaine pour l’Énergie Durable (MASEN).
Conformément aux protocoles d’accord signés entre les compagnies pétrolières nationales, ces réunions ont permis de dresser un bilan des avancées significatives du projet. Conçu pour transporter 30 milliards de m³ de gaz par an, l’AAGP progresse à grands pas sur les plans technique, environnemental et institutionnel. Les études d’ingénierie détaillées ont été finalisées en 2024, tandis que les études survey et d’impact environnemental et social (ESIA) du tronçon Nord sont achevées. Celles du tronçon Sud, reliant le Nigéria au Sénégal, sont en cours de réalisation. Le projet, qui sera développé par phases, repose sur une gouvernance robuste avec la création d’une Société de Projet (Holding) pour superviser les phases de financement et de construction. Cette dernière chapeautera trois sociétés ad-hoc (SPV) dédiées à chacun des segments identifiés.
Un jalon institutionnel majeur a été franchi avec l’adoption de l’Accord Intergouvernemental (IGA) en décembre 2024, lors du 66ème Sommet de la CEDEAO. Cet accord, qui définit les droits et obligations de chaque pays, sera officiellement signé à l’automne 2025. Ces avancées positionnent le Gazoduc Nigéria-Maroc comme un levier stratégique pour l’intégration énergétique et économique de la région.
En marge de ces réunions, un Memorandum d’Entente a été signé entre la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC), l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) du Maroc et la Société Togolaise de Gaz (SOTOGAZ). Ce document, paraphé au préalable par Engr. Bashir Bayo Ojulari, Group Chief Executive Officer de NNPC, a été officialisé en présence de M. Olalekan Ogunleye, Executive Vice President, Gas, Power & New Energy de NNPC. Ce mémorandum, qui fait suite à l’adhésion officielle de SOTOGAZ au projet, s’inscrit dans la continuité des accords conclus avec les autres pays traversés, renforçant ainsi la coopération multipartite.
Les parties prenantes ont salué les progrès réalisés et ont réaffirmé leur engagement à poursuivre cette collaboration exemplaire. L’AAGP, par son ambition et sa portée, incarne une vision partagée de développement durable et de souveraineté énergétique pour l’Afrique de l’Ouest et au-delà. En connectant les ressources gazières du Nigéria aux marchés régionaux et internationaux via le Maroc, ce projet promet de stimuler les économies locales, de renforcer la sécurité énergétique et de favoriser une transition énergétique inclusive.
Avec ces avancées, le Gazoduc Africain Atlantique Nigéria-Maroc se positionne comme un catalyseur d’intégration régionale, porté par une volonté collective de bâtir un avenir énergétique durable et prospère pour le continent.
