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ANALYSIS

Dr Omar Farouk Ibrahim : “L’Afrique doit compter sur le pétrole et le gaz pour assurer son développement”

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Dr Omar Farouk Ibrahim : "L’Afrique doit compter sur le pétrole et le gaz pour assurer son développement"

Le Dr Omar Farouk Ibrahim, secrétaire général de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), a déclaré de manière catégorique que l’Afrique ne peut pas se développer sans pétrole ni gaz. Cette affirmation a été faite lors de son discours à la conférence Africa Oil Week (AOW) 2024, qui se tient au Centre international des congrès du Cap. Selon lui, les énergies renouvelables, bien qu’importantes, ne permettront pas à elles seules de garantir le développement durable du continent.

Il a rappelé l’importance de l’enquête réalisée en 2022 par l’APPO, qui portait sur l’état et l’avenir de l’industrie pétrolière et gazière africaine dans le contexte de la transition énergétique mondiale. Cette enquête a révélé trois principaux défis pour le secteur : le financement, l’accès à la technologie et les débouchés commerciaux. Le Dr Ibrahim a profité de cette tribune pour actualiser les participants sur les progrès réalisés dans la lutte contre ces obstacles.

Le financement des projets pétroliers et gaziers en Afrique a été sérieusement impacté par le retrait progressif des bailleurs de fonds traditionnels, une conséquence directe des pressions liées aux préoccupations climatiques mondiales. En réponse à ce défi, le rapport de l’APPO avait recommandé la création de la Banque africaine de l’énergie (AEB), une institution destinée à combler le déficit de financement du secteur.

Le Dr Ibrahim a annoncé que le traité permettant l’établissement de l’AEB avait été signé en juin, avec près de 45 % des fonds de départ déjà garantis. Il a ajouté que l’institution n’attend plus que la ratification d’un pays supplémentaire pour entrer en vigueur, et que le rythme de financement s’est accéléré depuis la signature du traité.

Sur le plan technologique, l’APPO a établi des partenariats avec divers forums africains dédiés aux compagnies pétrolières nationales, tels que le forum des PDG, celui des responsables de la recherche et développement, et le forum des responsables des centres de formation. L’objectif de ces initiatives est de créer des centres d’excellence régionaux dans les pays les plus avancés, permettant ainsi de mutualiser les ressources et éviter les duplications coûteuses.

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Le Dr Ibrahim a également mis en lumière les grands projets d’infrastructures en cours, notamment le pipeline d’Afrique de l’Ouest, déjà opérationnel, et le système de pipelines d’Afrique centrale, actuellement en développement. Un autre projet d’envergure, le gazoduc transsaharien, est également en phase de planification.

Il a exhorté les pays africains à se présenter au sommet des Nations Unies sur le climat (COP 29), qui aura lieu le mois prochain à Bakou, Azerbaïdjan, avec un objectif commun. Selon lui, l’un des objectifs clés devrait être d’obtenir un moratoire sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne (qui imposera une taxe sur les importations à forte empreinte carbone), afin de protéger les intérêts économiques africains.

Il a souligné que l’Afrique n’était pas responsable du changement climatique et a plaidé pour que les pays développés, qui disposent des technologies nécessaires pour réduire les émissions de carbone, assument leur part de responsabilité, permettant ainsi à l’Afrique de se développer sans subir de pression supplémentaire.

Enfin, dans une annonce fortement applaudie, le Dr Ibrahim a révélé qu’à partir de l’année prochaine, la conférence Africa Oil Week déménagerait à Accra, au Ghana, un changement significatif pour cet événement de premier plan. Tout en critiquant la prolifération des conférences énergétiques en Afrique, il a toutefois exempté l’AOW, soulignant son importance stratégique pour le continent.

L’APPO, qui représente 18 pays africains producteurs de pétrole et de gaz – dont l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Nigéria et l’Afrique du Sud – continue de jouer un rôle central dans la coordination et la défense des intérêts du secteur énergétique africain à l’échelle mondiale.

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