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Fortuna Mining envisage des investissements en Guinée après son retrait du Burkina Faso

La société minière canadienne Fortuna Mining envisage une expansion en Guinée, marquant un tournant stratégique après son retrait du Burkina Faso, où elle faisait face à une instabilité réglementaire croissante et à des coûts de sécurité élevés en raison des menaces djihadistes, a déclaré son PDG, Jorge Ganoza, dans une interview accordée à Reuters.
Fortuna, qui n’opère pas encore en Guinée, explore activement des opportunités dans l’exploitation aurifère dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Ganoza a confirmé que la société effectue des visites sur place et engage des discussions avec les autorités guinéennes. « Nous pensons que la Guinée est un endroit où nous investirions aujourd’hui », a-t-il affirmé lors d’un appel vidéo, soulignant le potentiel du pays pour de nouvelles découvertes aurifères.
Le mois dernier, Fortuna a finalisé la vente de sa mine d’or de Yaramoko au Burkina Faso à une société privée locale pour 130 millions de dollars. Cette décision intervient dans un contexte de défis croissants dans le pays, où l’insécurité liée aux attaques djihadistes a fait grimper les coûts annuels de sécurité de l’entreprise à 7 millions de dollars, contre 200 000 à 300 000 dollars dans d’autres juridictions. Ganoza a également pointé du doigt les contraintes logistiques, notamment l’obligation de transporter tout le personnel par avion en raison des dangers des déplacements terrestres.
Le Burkina Faso, dirigé par une junte militaire depuis un coup d’État en 2020, a révisé son code minier en juillet 2024, imposant une participation étatique pouvant atteindre 30 % dans les sociétés minières. « Le gouvernement s’exclut du marché avec de telles exigences », a estimé Ganoza, qualifiant la vente de Yaramoko d’« offre très convaincante » malgré la perte prévue de 70 000 onces d’or en production.
Fortuna n’est pas la première à se retirer du Burkina Faso. L’année dernière, son concurrent Endeavour Mining avait également quitté le pays, illustrant les défis croissants pour les entreprises minières dans la région.
La Guinée se distingue par une relative stabilité sécuritaire comparée à ses voisins comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Contrairement à ces pays, la Guinée n’a pas révisé son code minier, bien que le gouvernement ait exercé des pressions sur les entreprises étrangères, notamment en menaçant de retirer des licences dans le cadre du projet de fer de Simandou. « Nous ne voyons pas les mêmes situations qu’au Mali, au Burkina Faso ou au Niger », a précisé Ganoza.
Fortuna prévoit d’allouer une partie de son budget d’exploration, qui s’élève à 51 millions de dollars en 2025 (contre 41 millions en 2024), à des projets en Guinée. Le pays, riche en ressources minérales, offre selon Ganoza « beaucoup de place pour la découverte ».
Au-delà de la Guinée, Fortuna intensifie ses efforts dans d’autres juridictions ouest-africaines. La société se concentre sur le projet aurifère de Diamba Sud au Sénégal et sur l’expansion de ses opérations en Côte d’Ivoire, où elle exploite sa mine d’or phare, Seguela. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie globale visant à diversifier ses actifs face aux incertitudes réglementaires et sécuritaires dans certains pays de la région.
Les commentaires de Ganoza reflètent les ajustements stratégiques des sociétés minières face à l’évolution du paysage en Afrique de l’Ouest. Les juntes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont introduit des codes miniers visant à renforcer le contrôle local sur les ressources, souvent accompagnés de mesures coercitives. Au Mali, des dirigeants étrangers ont été arrêtés et des stocks d’or saisis, tandis qu’au Niger, un site d’uranium géré par la France a été confisqué en décembre 2024. Au Burkina Faso, la junte s’est engagée à nationaliser davantage de mines industrielles.
Dans ce contexte, la Guinée apparaît comme une destination attrayante pour les investisseurs miniers, offrant un équilibre entre potentiel géologique et relative stabilité. L’expansion envisagée par Fortuna pourrait redéfinir sa présence en Afrique de l’Ouest, tout en envoyant un signal aux autres acteurs de l’industrie minière sur les opportunités émergentes dans la région.
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