Forum Économique Sénégalo-Mauritanien à Dakar : Une étape majeure pour la coopération énergétique et économique entre les deux nations

Le 30 septembre 2024, Dakar a accueilli la première édition du Forum économique sénégalo-mauritanien, un événement inédit visant à renforcer les relations économiques entre le Sénégal et la Mauritanie, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et des mines. Ce forum a réuni des acteurs de premier plan, tant du secteur public que privé, pour discuter des opportunités d’investissement et de coopération économique entre les deux nations.

Présidé par le Ministre sénégalais de l’Énergie et du Pétrole, en présence de son homologue mauritanien Mr Mohamed Ould Khaled, cet événement a marqué une étape cruciale pour l’intégration régionale. Le forum a mis en lumière l’importance de collaborations renforcées dans le contexte de la transition énergétique mondiale, tout en abordant les défis communs que les deux pays doivent relever pour tirer parti de leurs ressources naturelles.

Coopération bilatérale stratégique : énergie, gaz et développement

Dans son discours d’ouverture, Mohamed Ould Khaled, Ministre mauritanien de l’Énergie, a souligné le rôle central du projet gazier « Great Tortue Ahmeyim » (GTA) dans la relation entre le Sénégal et la Mauritanie. Ce projet, l’un des plus importants de la sous-région, devrait voir sa première phase de production débuter d’ici fin 2024, avec une première exportation de gaz naturel liquéfié prévue pour le début de l’année 2025. Le ministre a également salué la transparence et la gouvernance exemplaire qui encadrent ce projet d’envergure.

Le projet GTA est la pierre angulaire de la collaboration énergétique entre les deux pays, qui possèdent d’importantes ressources gazières. Avec plus de 95 % des travaux techniques achevés, GTA s’inscrit dans une vision commune de valorisation des ressources naturelles pour soutenir le développement économique durable des deux nations. En parallèle, la Mauritanie continue de développer le champ gazier de Birallah, avec des réserves estimées à 80 TCF (trillions de pieds cubes), renforçant ainsi l’attractivité du secteur énergétique mauritanien pour les investisseurs internationaux et régionaux.

Les accords de coopération et le rôle du secteur privé

Le forum a également été marqué par la signature de plusieurs conventions destinées à renforcer les liens économiques entre les deux nations. Deux accords majeurs ont été officialisés en marge de l’événement :

1. Une convention entre l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX) du Sénégal et l’Agence de Promotions des Investissements en Mauritanie (APIM), visant à faciliter et à accroître les flux d’investissements bilatéraux dans les secteurs stratégiques.

2. Une convention entre le Conseil National du Patronat du Sénégal (CNPS) et l’Union Nationale du Patronat Mauritanien (UNPM), qui marque le début d’une collaboration étroite entre les secteurs privés des deux pays, essentielle pour favoriser le développement des infrastructures et soutenir les efforts de diversification économique.

Le thème du forum, « L’intégration économique à l’heure de la transition énergétique et la contribution attendue des secteurs privés des deux pays », reflète la volonté des gouvernements sénégalais et mauritanien de créer un environnement propice aux partenariats public-privé (PPP). Ces initiatives sont jugées indispensables pour soutenir la mise en place d’infrastructures énergétiques et industrielles capables de répondre aux besoins croissants en énergie des deux économies.

Une vision partagée pour un développement durable et inclusif

En plus du secteur gazier, la coopération entre le Sénégal et la Mauritanie s’étend à d’autres secteurs clés, tels que l’agriculture, l’eau, et l’élevage, avec l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) servant de modèle de partenariat réussi pour le développement des infrastructures énergétiques et hydrauliques. Ce cadre de coopération régionale exemplaire a permis de générer des retombées économiques significatives pour les deux pays et continue de jouer un rôle pivot dans leurs stratégies de développement durable.

Le ministre Ould Khaled a également mis en avant les efforts de la Mauritanie pour adapter son cadre législatif aux défis de la transition énergétique. Une loi récente encadre le secteur de l’hydrogène, avec des incitations attractives pour les investisseurs. De plus, un projet de loi sur le contenu local, actuellement en discussion au parlement mauritanien, vise à maximiser les bénéfices économiques des projets énergétiques pour les populations locales, renforçant ainsi l’impact positif de ces investissements sur le développement national.

Un avenir énergétique commun pour l’Afrique de l’Ouest

Le Sénégal et la Mauritanie partagent une vision commune : devenir des hubs régionaux de l’énergie à faible teneur en carbone, tout en stimulant la croissance économique et industrielle de manière durable. Dans ce contexte, les deux nations s’engagent à travailler main dans la main pour attirer davantage d’investissements dans leurs ressources gazières et énergétiques, tout en explorant de nouvelles avenues dans les énergies renouvelables, telles que l’hydrogène et le solaire.

La signature de ces accords stratégiques, combinée aux progrès réalisés sur des projets majeurs comme le GTA, positionne le Sénégal et la Mauritanie comme des acteurs incontournables de l’énergie en Afrique de l’Ouest. Leur collaboration renforcée augure d’une période de croissance économique significative, portée par un secteur énergétique en pleine expansion et un cadre législatif qui encourage l’innovation et les partenariats stratégiques.