L’Afrique de l’Ouest, devenue entre 2010 et 2022 la région enregistrant la plus forte croissance mondiale de la production d’or, continue d’attirer les regards des investisseurs internationaux. La société canadienne Sanu Gold a annoncé avoir mobilisé 12 millions de dollars canadiens (environ 8,4 millions USD) via un placement d’actions pour financer ses projets d’exploration aurifère en Guinée. Cette opération, soutenue par des actionnaires de poids comme la famille Lundin, illustre l’appétit croissant pour les réserves inexploitées de la sous-région.
Basée à Vancouver, Sanu Gold bénéficie de l’appui de la famille Lundin, d’origine suédoise et figure influente du secteur minier canadien. Descendants d’Adolf H. Lundin, magnat des industries extractives au 20ème siècle, les Lundin consolident leur emprise sur l’or ouest-africain. En décembre 2024, ils avaient déjà acquis 10 % du capital de Sanu Gold. Avec cette nouvelle levée de fonds, qui entraînera une dilution de l’actionnariat, la famille s’engage à maintenir sa participation à ce niveau, affirmant ainsi sa confiance dans le potentiel de la société.
L’investissement dans Sanu Gold s’inscrit dans une stratégie plus large du groupe Lundin en Afrique de l’Ouest. Via Montage Gold, dont ils détiennent 19,9 % des parts et qui contrôle à son tour 19,9 % de Sanu Gold, les Lundin pilotent le développement du projet Koné en Côte d’Ivoire. Annoncé comme la future plus grande mine d’or du pays, ce projet illustre leur ambition de devenir un acteur incontournable du secteur minier régional. En Guinée, les fonds levés par Sanu Gold serviront à intensifier l’exploration sur ses permis aurifères, dans un pays riche en ressources mais encore sous-exploité.
L’Afrique de l’Ouest séduit bien au-delà des Lundin. Selon Aurum Resources, la région a vu sa contribution à l’offre mondiale d’or bondir de 8,7 % en 2010 à 14,6 % en 2022, portée par une croissance inégalée à l’échelle planétaire. Des géants miniers du Canada, de Chine et d’Australie affluent vers des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et la Guinée, attirés par des réserves parmi les plus prometteuses au monde. Cette dynamique s’explique autant par la richesse géologique que par une volonté croissante des gouvernements locaux de valoriser leurs ressources.
La levée de fonds de Sanu Gold intervient dans un contexte de compétition accrue entre investisseurs internationaux. Les sociétés chinoises, notamment, multiplient les acquisitions et partenariats, tandis que les acteurs australiens et canadiens, à l’image de Lundin, misent sur des projets à fort potentiel pour sécuriser leur position. Pour Sanu Gold, ces 12 millions de dollars canadiens marquent une étape décisive dans l’exploitation des gisements guinéens, avec l’espoir de transformer les promesses géologiques en succès économiques.
L’Afrique de l’Ouest, avec ses réserves encore largement inexploitées, semble promise à un avenir doré, porté par des investisseurs prêts à parier sur son sous-sol. Reste à voir si cette ruée vers l’or profitera autant aux populations locales qu’aux actionnaires étrangers.