Sénégal : NRGI se mobilise contre les émissions de méthane dans l’industrie pétrolière et gazière

Le Sénégal, récemment émergent comme acteur clé dans le secteur pétrolier et gazier, se trouve à un tournant crucial. Confronté à une hausse significative des émissions de gaz à effet de serre, notamment de méthane, le pays doit adresser des défis environnementaux et sanitaires critiques nécessitant une intervention urgente. Ces émissions contribuent à 30% du réchauffement climatique global, ayant un impact direct sur le climat.

Dans ce cadre, l’Institut de Gouvernance des Ressources Naturelles (NRGI), en partenariat avec des entités telles que l’Institut Rocky Mountain (RMI), le CN-ITIE Sénégal, PCQVP, AJITREPE et le CESTI, a organisé des sessions de renforcement des capacités à Dakar. Ces sessions visent à équiper la société civile, les médias et les communautés affectées pour qu’ils puissent mieux surveiller et influencer les politiques liées aux émissions de méthane.

Les ateliers ont couvert des sujets essentiels tels que les principes des émissions de gaz à effet de serre et la gestion opérationnelle des émissions dans l’industrie pétrolière et gazière. L’objectif est de renforcer les compétences des participants pour une meilleure compréhension et gestion des émissions, en mettant un accent particulier sur l’exploitation des données pour améliorer la qualité et la quantité des reportages et des campagnes de sensibilisation.

Mamadou Seck, Directeur de NRGI pour l’Afrique Francophone, a souligné dans son discours d’ouverture l’importance de ces initiatives, rappelant que la mission de NRGI est de promouvoir un développement durable et inclusif dans les pays riches en ressources naturelles, tout en minimisant les impacts négatifs de leur exploitation.

Le Sénégal, signataire de l’Accord de Paris de 2015, se prépare également pour une évaluation en 2025 afin de vérifier sa conformité avec la nouvelle norme ITIE 2023. Cette norme intègre des considérations sur la transition énergétique et les impacts environnementaux, essentiels à la redéfinition de la trajectoire énergétique du pays.

L’initiative vise à améliorer l’implémentation des stratégies de réduction de méthane, en habilitant les participants à mieux comprendre les enjeux autour des “Émissions de GES 101”, y compris les principes fondamentaux des émissions et leur gestion opérationnelle dans le secteur pétrolier et gazier. Une attention spécifique est donnée à l’usage des données pour augmenter la qualité et la quantité des reportages et des campagnes de sensibilisation, cruciaux pour stimuler un débat public informé et actif.

La mise à jour de la norme ITIE en 2023 a introduit quatre innovations majeures, dont l’une se concentre spécifiquement sur la transition énergétique et une autre sur les aspects environnementaux et sociaux des émissions de gaz. Le Sénégal, performant jusqu’à présent selon les critères de l’ITIE, est confronté à d’importants enjeux, notamment en ce qui concerne le méthane, un gaz à effet de serre avec un impact beaucoup plus significatif que le CO2, étant 80 fois plus puissant.

Face aux défis posés par l’exploitation du gaz naturel et du pétrole, il est impératif de mettre en place des mécanismes efficaces pour mesurer et gérer ces émissions. La législation nationale, notamment le nouveau code de l’environnement avec ses articles 133 et 134, joue un rôle crucial dans cette dynamique, prévoyant des sanctions pour les émissions non conformes, y compris les flares de routine désormais interdits sauf exceptions.

Madame Aida Diop, responsable des programmes pays de NRGI au Sénégal, a souligné l’importance de cette initiative : « Il est essentiel de renforcer notre capacité à influencer et guider les réformes nécessaires pour une meilleure gestion des émissions. La participation active de tous les secteurs est indispensable pour relever les défis climatiques actuels et futurs. »

En conclusion, l’effort mené par NRGI au Sénégal constitue un pas significatif pour aligner le développement.