Journées Pétrole 2025 à Dubai : La SONAP, fer de lance de l’exploitation pétrolière en Guinée

Alors que l’Afrique s’impose comme un acteur clé du secteur pétrolier mondial, la Société Nationale des Pétroles (SONAP) de Guinée se positionne comme un moteur de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures dans le pays. Soutenue par un cadre institutionnel robuste et un potentiel pétrolier prometteur, la SONAP incarne l’ambition guinéenne de transformer ses ressources en leviers de développement économique, un objectif en phase avec les discussions des Journées Pétrole 2025 à Dubaï.

Créée sous l’égide du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), la SONAP opère sous une double tutelle : technique, rattachée à la Présidence de la République, et financière, supervisée par le Ministère de l’Économie et des Finances. Cette structure garantit une gouvernance alignée sur les priorités nationales, un point souligné par Gacyen Mouely lors des Journées Pétrole 2025, où il a insisté sur la nécessité de synergies interinstitutionnelles pour un suivi efficace des Contrats de Partage de Production (CPP).

Le cadre juridique de la SONAP repose sur trois piliers :

• Le Code pétrolier et son décret d’application, qui établissent les règles d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.
• Les Contrats de Partage de Production (CPP), qui définissent les modalités de partage des bénéfices entre l’État et les opérateurs pétroliers.
• La Loi 0002/2021/AN, instituant le monopole de la SONAP sur l’importation des produits pétroliers, renforçant son rôle stratégique dans la chaîne de valeur énergétique.

La gouvernance de la SONAP est assurée par un Conseil d’Administration pour la supervision stratégique, une Direction Générale pour la gestion opérationnelle, et des organes de contrôle, notamment la Cour des Comptes et des commissaires aux comptes, garantissant transparence. Ces mécanismes répondent aux appels de S.E.M. Vacaba Diaby lors des Journées Pétrole 2025 pour des audits rigoureux afin d’éviter des pratiques comme celles révélées par Mr Mouely, où des pénalités fiscales étaient incluses dans les coûts remboursables.

La Guinée dispose d’un potentiel pétrolier significatif, tant en offshore qu’en onshore, qui attire l’attention des investisseurs internationaux. Selon la présentation de la SONAP :

• Offshore : Le pays compte 22 blocs couvrant une superficie totale de 80 000 km², avec 42 921 km² de données sismiques 2D et 15 679 km² de données 3D. Trois puits ont été forés à ce jour, révélant un potentiel encore sous-exploité.
• Onshore : Sept bassins sédimentaires ont été identifiés, avec trois puits forés, signalant des opportunités pour de futures explorations.

Ce potentiel place la Guinée parmi les pays africains à fort attrait pétrolier, à l’image de la Côte d’Ivoire, dont la dépendance à 70 % au gaz naturel pour l’électricité a été soulignée par Mr Diaby. Cependant, comme noté lors des Journées Pétrole, l’exploitation efficace de ces ressources nécessite des données techniques fiables et des CPP bien négociés, des domaines où la SONAP s’appuie sur des partenariats avec des experts comme S&P Global pour valoriser ses bassins sédimentaires.

La SONAP joue un rôle central dans la stratégie guinéenne de souveraineté énergétique. En monopolisant l’importation des produits pétroliers, elle stabilise l’approvisionnement national tout en générant des revenus pour l’État. En amont, elle supervise l’exploration et la production à travers des CPP, s’inspirant de modèles comme celui du Sénégal, qui utilise la surveillance sismique 4D pour le champ Sangomar, pour intégrer des contrôles techniques avancés.

Les discussions des Journées Pétrole 2025 ont mis en lumière l’importance de renforcer les capacités techniques et juridiques des États africains. La SONAP, en collaboration avec des partenaires internationaux, investit dans la formation de ses équipes pour analyser les données sismiques et négocier des CPP équilibrés, évitant ainsi les pièges identifiés, comme les déséquilibres contractuels.

Malgré son potentiel, la SONAP fait face à des défis, notamment le besoin d’investissements pour intensifier l’exploration et moderniser les infrastructures. Le faible nombre de puits forés (six au total) indique un secteur encore naissant, nécessitant des partenariats stratégiques avec des majors pétrolières. De plus, la Guinée doit harmoniser ses approches avec d’autres pays africains, un point soulevé par Mr Diaby, qui a appelé à une mutualisation régionale pour renforcer la position de l’Afrique dans les négociations pétrolières.

À l’avenir, la SONAP prévoit de multiplier les campagnes sismiques et d’accélérer le forage exploratoire, tout en intégrant des normes environnementales dans ses CPP pour aligner ses activités sur les objectifs de transition énergétique. Ces ambitions s’inscrivent dans la vision des Journées Pétrole 2025, qui promeut une gouvernance pétrolière durable et inclusive.

En tant que pivot de l’industrie pétrolière guinéenne, la SONAP S.A. illustre le potentiel de l’Afrique à transformer ses ressources en moteurs de croissance. Avec un cadre institutionnel solide, un potentiel pétrolier prometteur, et une volonté de s’aligner sur les meilleures pratiques internationales, la SONAP est bien placée pour faire de la Guinée un acteur clé du secteur pétrolier africain. Comme l’a souligné Mr Mouely, des CPP bien structurés et des contrôles rigoureux sont essentiels pour maximiser les bénéfices pour les populations. La SONAP, à travers son engagement, pave la voie vers cet objectif.