C’est un investissement de plus de 3.000 milliards de FCFA, couplé à l’engagement d’une équipe de travailleurs et de compétences sino-nigériens qui ont abouti à cette performance que le Niger vient de réaliser. Le Niger fait désormais partie du club des pays producteurs et exportateurs de pétrole.
Pour parvenir à la mise en œuvre de la phase 2 du bloc pétrolifère d’Agadem,(1.700 kilomètres de Niamey), plusieurs travaux englobant le forage de plusieurs centaines de puits de développement et la construction de nombreuses installations de surface ont été réalisés.
Pour l’ambassadeur de Chine au Niger, qui exploite le bloc Pétrolifère d’Agadem via la société CNPC NP, avec cette phase 2 d’Agadem, le Niger a franchi un nouveau cap important de son aventure pétrolière
«Cela représente non seulement un bond en avant de la production pétrole du Niger mais aussi un grand changement du Niger dans la chaîne économique mondiale qui deviendra désormais un pays exportateur, c’est un grand succès pour le Niger» a déclaré Jiang Feng, ambassadeur de Chine au Niger.
Signe des temps qui ne trompe pas de la place du Niger parmi les pays pétroliers, la présence à cette cérémonie de pas moins de onze représentations diplomatiques et des ministres en charge des questions d’énergie du Mali et du Burkina Faso.
Le ministre nigérien du Pétrole, a expliqué que le brut sera pour le pays un instrument pour affirmer sa souveraineté et de prospérité partagée entre tous les fils et filles du Niger.
«Conscient de la place qu’occupera notre pays désormais dans le secteur pétrolier et du rôle que jouera le pétrole dans le développement social et économique du Niger, le chef de l’Etat entend prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les Nigériens dans leur ensemble puissent profiter des bienfaits générés par la production pétrolière» a précisé Mahaman Moustapha Barke Bako, ministre du Pétrole, des mines et de l’énergie du Niger
Le Premier Ministre de Transition Ali Mahamane Lamine Zeine était porteur d’un message clair du président du CNSP, chef de l’Etat, le général de brigade Abdourhamane Tiani, à savoir que plus rien ne sera comme avant, c’est en est fini de l’opacité autour de la gouvernance du brut nigérien.
«La production de la phase 2 est destinée exclusivement au développement de notre pays sur la base d’un partage équitable par l’ensemble des populations nigériennes qui profiteront de ces ressources pour assurer notre souveraineté, et de nous affranchir de certains défis que nous vivons. Je peux vous assurer que tout sera mis en œuvre pour que, dans la plus grande transparence, l’usage de ces ressources soit fait de la meilleure manière possible» s’est engagé le Premier ministre, également ministre des Finances et de l’économie.
Une vision qui n’est pas sans enthousiasmer Ali Idrissa, coordonnateur du Réseau pour la transparence et l’analyse budgétaire, engagé pour la bonne gouvernance de l’industrie extractive au Niger. «Nous félicitons le gouvernement ainsi que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie et l’encourageons à faire qu’en sorte le Nigérien puisse dire qu’il y a du pétrole chez lui et qu’il en profite. Notre souhait est que cette richesse contribue au développement de notre pays».
Pour cette phase 2 d’Agadem Koulélé, le brut nigérien sera transporté à travers un pipeline de près de 2.000 kilomètres jusqu’à l’Atlantique, précisément au Benin, où il sera raffiné puis destiné à l’exportation. Il est attendu de ce pétrole de booster l’économie du pays avec l’entrée dans ses caisse de nouvelles recettes en devises.
Un nouvel espoir pour les populations de voir se traduire dans leurs assiettes et leur qualité de vie, le fruit de ce don de la nature, pour un développement intégré et intégral du Niger.
Il faut rappeler que c’est en 2008 que les recherches engagées dans le cadre d’un contrat de partage de production ont abouti à la découverte de plusieurs gisements sur ce bloc d’Agadem, et que le premier brut avait été sorti du sous-sol nigérien en Novembre 2011 avec la construction de la raffinerie de Zinder.
Officiellement, les réserves du Niger tournent autour de 2 milliards de barils selon les projections officielles, le pays produira 200.000 barils par jour en 2026.