Nigéria : le ministre du Pétrole optimiste quant à une production de 3 millions de barils par jour en 2025.

Le ministre d’État nigérian chargé des ressources pétrolières, le sénateur Heineken Lokpobiri, a annoncé que le Nigeria pourrait atteindre une production de 3 millions de barils de pétrole par jour (bpd) en 2025. Cette déclaration a été faite lors de la conférence sur l’énergie subsaharienne qui s’est tenue à Lagos ce mardi.

Selon le ministre, cette augmentation inclurait à la fois le pétrole brut et les condensats, tout en restant conforme aux engagements du pays envers l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Lokpobiri a réaffirmé l’engagement du Nigeria et de l’Afrique à continuer d’investir dans le secteur pétrolier et gazier pour lutter contre la pauvreté énergétique.

Le ministre a exprimé sa satisfaction quant aux progrès réalisés par l’administration actuelle dans l’augmentation de la production quotidienne de pétrole. Il a rappelé qu’à l’arrivée du gouvernement en place, la production était tombée à un million de barils par jour. Aujourd’hui, elle atteint 1,8 million de barils par jour, soit une augmentation de 80 %.

« Nous avons fait des progrès considérables. Lorsque nous sommes arrivés, nous produisions à peine un million de barils par jour. Aujourd’hui, nous atteignons 1,8 million de barils et nous pouvons encore améliorer cette performance. L’objectif est désormais de porter notre production entre 2,5 et 3 millions de barils par jour cette année », a affirmé Lokpobiri.

Le ministre a également souligné que la distinction entre le pétrole brut et les condensats pourrait permettre d’atteindre cet objectif plus rapidement. « Une meilleure classification de nos produits pourrait nous amener à produire trois millions de barils par jour, sans pour autant contrevenir aux engagements de l’OPEP », a-t-il ajouté.

Toutefois, Lokpobiri a mis en garde contre l’instabilité réglementaire et politique qui freine les investissements étrangers dans le secteur énergétique nigérian. Selon lui, les décisions politiques imprévisibles et les changements fréquents de réglementation dissuadent les investisseurs potentiels.

« Nos partenaires internationaux veulent de la stabilité et de la prévisibilité. Aujourd’hui, le manque de cohérence des politiques publiques nuit à l’attractivité du Nigeria. Il est impératif de créer un environnement plus transparent et compétitif au niveau mondial », a-t-il insisté.

Il a notamment dénoncé certaines décisions administratives qui entravent le bon fonctionnement des compagnies pétrolières internationales, comme les restrictions soudaines sur les flux de trésorerie.

Malgré ces ambitions, le Nigeria doit encore surmonter plusieurs défis majeurs pour accroître sa production. En 2023, le pays n’a pas réussi à atteindre son quota de production de 1,5 million de barils par jour fixé par l’OPEP. Le vol de pétrole, le vandalisme des infrastructures et le manque d’investissements ont été identifiés comme des obstacles majeurs à la croissance de la production.

La Commission nigériane de réglementation du pétrole en amont a néanmoins réaffirmé son engagement à porter la production nationale au-delà de 2 millions de barils par jour en 2024.

Avec ces objectifs ambitieux et les réformes attendues, le Nigeria espère non seulement retrouver son statut de leader africain dans le secteur pétrolier, mais aussi renforcer son rôle sur le marché énergétique mondial.