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Afrique : L’industrie du raffinage en 3 tendances

La demande de produits pétroliers, notamment de diesel et d’unités d’hydrocraquage, devrait rester élevée entre 2024 et 2025, selon les prévisions du cabinet d’études de marché Rystad Energy. Face à cette croissance, les raffineurs du monde entier intensifient leurs investissements afin d’augmenter les capacités de raffinage et de répondre à l’évolution du secteur. En Afrique, les perspectives restent solides, portées par des investissements stratégiques visant à assurer la sécurité énergétique, à accompagner la transition énergétique et à intégrer des technologies plus propres.
Selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la demande mondiale en énergie devrait atteindre 120,1 millions de barils par jour (bpj) d’ici 2050, soit une augmentation de 24 % par rapport aux niveaux actuels. Pour répondre à cette croissance, plusieurs pays africains riches en ressources hydrocarbures misent sur le développement de leurs infrastructures de raffinage. L’Ouganda a ainsi lancé un projet de raffinerie de 4 milliards de dollars pour valoriser ses ressources, tandis que l’Égypte avance sur un projet de raffinerie de 700 millions de dollars dans la zone économique du canal de Suez. De son côté, l’Angola prévoit une production initiale de 30 000 bpj dans sa raffinerie de Cabinda dès 2025, avec une ambition de porter la capacité totale à plus de 400 000 bpj dans les années à venir.
L’évolution vers une économie plus durable pousse également les raffineurs à moderniser leurs installations. Selon Rystad Energy, la demande croissante de matières premières pétrochimiques encourage l’investissement dans des produits comme l’ammoniac, indispensable à la production d’engrais. La Libye a récemment modernisé la première usine de méthanol du pays, portant sa production à 1 000 tonnes par jour. Par ailleurs, la Libyan Fertilizer Company a augmenté la capacité de sa raffinerie à 1 750 tonnes par jour en décembre 2024. La Tanzanie a signé un accord de 1,2 milliard de dollars avec ESSA Industries pour développer une raffinerie et une usine d’engrais produisant un million de tonnes d’urée par an. De son côté, la compagnie nationale angolaise Sonangol investit 120 millions de dollars dans une unité de raffinage et d’engrais à Soyo.
Face aux exigences environnementales croissantes, les raffineurs investissent dans des solutions technologiques avancées pour répondre aux réglementations climatiques. La Nigerian National Petroleum Company (NNPC) réhabilite actuellement la raffinerie de Kaduna en intégrant des technologies modernes afin de restaurer 60 % de sa capacité et de se conformer aux normes pétrolières internationales. Cette démarche illustre l’engagement des pays africains à moderniser leurs infrastructures tout en limitant leur empreinte carbone.
Les investissements en cours et les politiques stratégiques mises en place préfigurent un avenir prometteur pour le raffinage en Afrique. La combinaison d’une demande énergétique croissante, de la modernisation des infrastructures et de l’intégration de solutions plus durables permet d’optimiser l’exploitation des ressources locales. Avec ces initiatives, le continent se positionne comme un acteur incontournable du raffinage mondial, conciliant croissance économique et adaptation aux nouvelles tendances énergétiques.
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