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La Côte d’Ivoire mise sur l’électronucléaire pour une énergie durable

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La Côte d'Ivoire mise sur l'électronucléaire pour une énergie durable

Face à une demande électrique en hausse constante et aux limites des énergies conventionnelles, la Côte d’Ivoire se tourne vers l’électronucléaire comme solution stratégique. Lors d’un atelier tenu à Abidjan, consacré au Programme National d’Électronucléaire (NEPIO), Bienvenu Essé Kouamé, directeur général des Hydrocarbures au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, a défendu l’adoption des petits réacteurs modulaires (SMR) pour garantir une électricité fiable, décarbonée et adaptée aux besoins futurs du pays.

Avec une croissance annuelle de la consommation électrique d’environ 10 %, portée par un dynamisme économique et un taux de natalité de 2,9 % par an, la Côte d’Ivoire fait face à des défis énergétiques croissants. Le Plan directeur production-transport 2022-2040 prévoit de faire passer la capacité installée de 5 127 MW en 2030 à 8 604 MW en 2040, avec une part de 45 % dédiée aux énergies renouvelables. Si ces efforts sont louables, Bienvenu Essé Kouamé estime qu’ils pourraient bientôt atteindre leurs limites, d’où l’intérêt pour les SMR, une technologie en plein essor à l’échelle mondiale.

Ces petits réacteurs, d’une puissance variant entre 10 et 350 MW, offrent une alternative flexible et économique aux centrales nucléaires traditionnelles. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), près de 25 GW de projets SMR sont en développement globalement, séduisant par leur coût réduit et leur capacité à fournir une énergie stable et bas carbone.

En Côte d’Ivoire, comme dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne où 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, les SMR pourraient révolutionner l’approvisionnement énergétique. Adaptés aux réseaux fragiles et aux besoins d’électrification rurale, ils répondent aux réalités des économies émergentes. « Les SMR sont une opportunité pour assurer une énergie durable et renforcer la stabilité de notre réseau », a souligné Bienvenu Essé Kouamé, positionnant la Côte d’Ivoire comme un potentiel pionnier africain dans ce domaine.

La concrétisation de cette ambition repose sur plusieurs enjeux majeurs. Convaincre les investisseurs privés, établir un cadre réglementaire strict et surmonter les réticences socio-environnementales seront cruciaux. La question des partenariats internationaux est également centrale. La Russie, avec Rosatom, domine actuellement le marché nucléaire africain, mais la Chine, via ses réacteurs ACP100, et les États-Unis, actifs au Ghana avec des SMR, sont des candidats sérieux. La Corée du Sud et le Canada, avec leurs technologies avancées, pourraient aussi jouer un rôle clé en répondant aux spécificités ivoiriennes.

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En intégrant l’électronucléaire à son mix énergétique, déjà riche en projets renouvelables, la Côte d’Ivoire mise sur une stratégie équilibrée pour répondre à ses besoins à long terme. Ce virage, s’il est bien maîtrisé, pourrait non seulement sécuriser l’approvisionnement électrique national, mais aussi inspirer d’autres pays africains à explorer cette voie. Reste à transformer cette vision en réalité, dans un contexte où la sécurité, la formation et l’acceptabilité sociale seront déterminantes.

Avec ce projet, la Côte d’Ivoire affiche une ambition claire : devenir un leader énergétique régional, alliant innovation et durabilité pour façonner un avenir énergétique souverain.

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