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L’Afrique détient plus de 8% des réserves mondiales de gaz naturel selon le Rapport “Gas for Africa”

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L'Afrique détient plus de 8% des réserves mondiales de gaz naturel selon le Rapport "Gas for Africa"

Malgré que l’Afrique détienne plus de 8 % des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, elle reste le continent le plus pauvre en énergie.

Les ressources nationales en gaz peuvent améliorer les conditions de vie d’une population africaine jeune et grandissante, et lui fournir l’énergie dont elle a besoin pour alimenter une transition énergétique juste.

L’Union internationale du gaz (IGU), en partenariat avec Hawilti Ltd., a publié une nouvelle étude importante sur le gaz en Afrique, évaluant le potentiel des ressources nationales en gaz pour dynamiser le développement du continent tout en se conformant à la transition énergétique mondiale. La Commission africaine de l’Énergie (AU-AFREC) et la Africa Finance Corporation (AFC) soutiennent le rapport et ses conclusions.

L’Afrique a la plus faible consommation d’énergie par habitant au monde, tandis que la consommation moyenne d’électricité d’un résident d’Afrique subsaharienne est inférieure à celle d’un réfrigérateur aux États-Unis.

Là où l’énergie est disponible dans les pays africains, elle est souvent chère, inefficace, polluante et peu fiable : par exemple, le réseau nigérian s’est effondré quatre fois entre janvier et septembre 2022.

Une plus grande consommation de gaz pourrait aider l’Afrique à atténuer sa pauvreté énergétique. En revanche, bien que le continent produise plus de 6 % de l’approvisionnement mondial en gaz naturel et qu’il dispose de près d’un dixième des réserves mondiales prouvées, la majeure partie de ses populations n’a pas accès au gaz naturel. Les marchés gaziers locaux restent sous-développés ou inexistants, en particulier au sud du Sahara, pendant qu’une grande partie des ressources en gaz naturel africaines qui sont produites sont destinées à l’exportation vers le reste du monde. L’Afrique produit plus de 280 milliards de m3 de gaz naturel, tandis que sa demande intérieure est légèrement supérieure à 160 milliards de m3.

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L’adoption du gaz naturel en Afrique aura un impact minimal sur les émissions mondiales nettes de GES, compte tenu de son minuscule point de départ.

L’Afrique compte un cinquième de la population mondiale et ne représente que 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). En ne comptant que les 48 pays d’Afrique subsaharienne, sans l’Afrique du Sud, la part estimée des émissions n’est que de 0,55 %. Si l’Afrique consommait 50 % plus de gaz naturel (soit +90 milliards m3/an) d’ici 2030, elle générerait des émissions cumulées de CO2 de 10 gigatonnes (Gt), portant sa part des émissions mondiales à 3,5 % d’ici 2050, selon l’Agence internationale de l’énergie (IEA).

À court terme, le gaz naturel peut offrir un avantage immédiat en matière de réduction des émissions lorsqu’il remplace les sources d’énergie à plus forte émission, telles que la biomasse, le bois, le charbon et le diesel. Par exemple, en remplaçant le charbon par du gaz naturel dans la production d’électricité, l’Afrique peut atteindre une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de plus de 90 % des émissions de polluants atmosphériques.

Pour rester sur une trajectoire de décarbonisation à long terme, le développement des infrastructures et des marchés gaziers en Afrique doit également aller de pair avec l’intégration d’une production d’énergie renouvelable variable, du captage et du stockage du carbone, des gaz renouvelables et de l’hydrogène.

L’Afrique veut tirer parti de ses 18 trillions de mètres cubes de gaz naturel, soit 8,8 % du total des réserves mondiales découvertes, pour rééquilibrer les besoins pressants du développement local avec des revenus d’exportation lucratifs.

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L’accès au gaz peut fournir une électricité stable dans les pays sans autres alternatives à faibles émissions. Le gaz contribue alors à renforcer les systèmes électriques pour pouvoir intégrer plus d’énergie renouvelable et commencer à décarboner l’approvisionnement énergétique en remplaçant la biomasse, le bois, le charbon et le diesel. Ce faisant, le développement de l’accès domestique au gaz en Afrique peut répondre à la demande pressante d’énergie aujourd’hui, tout en servant de base pour développer les énergies renouvelables et à faibles émissions à l’avenir.

En développant les marchés nationaux du gaz et en réorientant le gaz vers ses propres besoins énergétiques, l’Afrique cherche aussi à promouvoir son industrialisation, à créer des emplois, à diversifier ses économies, et à produire des engrais, des produits pétrochimiques, de l’acier et du ciment pour développer des infrastructures modernes.

Pour que l’Afrique réalise son vaste potentiel, elle doit privilégier d’urgence une approche pragmatique et se montrer plus compétitive pour attirer les milliards de dollars qui seront injectés dans les projets gaziers au cours de cette décennie.

D’abord, l’amélioration de l’impact environnemental des opérations gazières est vitale pour le secteur gazier africain afin d’assurer sa compétitivité mondiale. Il est de plus en plus urgent de gérer et d’éliminer efficacement les émissions de méthane ainsi que de mettre fin au torchage du gaz.

Pour surmonter les difficultés de financement, il faut également rendre les projets plus durables en démontrant leur value climatique afin de débloquer des sources supplémentaires de capitaux au niveau national. La régionalisation des marchés gaziers africains est un autre aspect à promouvoir afin de tirer parti des synergies régionales et créer des économies d’échelles plus attractives aux investissements.

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De même, une réforme des marchés de l’électricité, le développement des marchés du carbone, et l’adoption de technologies modulaires évolutives sont d’autres solutions mises en avant pour maximiser le potentiel du gaz en Afrique. Enfin, l’incertitude réglementaire et les risques de sécurité physique qui créent un climat des affaires défavorable et découragent l’investissement devront être pris en compte.

Afin de démontrer les opportunités et solutions pour accroitre le développement du gaz tout en réduisant les émissions, le rapport offre plusieurs études de cas, de la Tanzanie à l’Angola.

Le Directeur exécutif de la Commission africaine de l’énergie, Rashid Abdallah, a souligné :

« Le gaz naturel est une ressource qui a un rôle important à jouer dans le développement socio-économique et l’atténuation du changement climatique en Afrique. Dans le cadre d’une transition juste, l’Afrique a besoin de gaz pour contribuer à l’éradication de la pauvreté énergétique, fournissant de l’électricité à près de 50 % d’Africains, jouant le rôle de catalyseur dans la fourniture de technologies de cuisson propres à près d’un milliard d’Africains et créant des emplois. Les appels à l’arrêt immédiat de toute utilisation de combustibles fossiles et la demande faite aux investisseurs mondiaux d’arrêter de financer des projets gaziers auront de graves répercussions sur le développement socio-économique de l’Afrique. »

Le PDG de l’Africa Finance Corporation, Samaila Zubairu, a déclaré :

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« Le marché mondial de l’énergie est dans un état de flux sans précédent, ouvrant des opportunités importantes pour l’exploration et le développement du gaz en Afrique. Dans le même temps, le gaz est essentiel pour aider l’Afrique à mettre fin à sa pauvreté énergétique rapidement et à moindre coût, en offrant une alternative au bois de chauffage. Cela sortirait des centaines de millions de personnes de la pauvreté tout en préservant les forêts africaines – un puits de carbone précieux pour le monde. Le gaz offre également d’autres solutions aux défis de la sécurité alimentaire de l’Afrique puisqu’il est nécessaire à la production d’engrais, tout en générant des revenus d’exportation importants pour le réinvestissement dans des solutions renouvelables. »

La Présidente de l’IGU, Madame Li Yalan a réitéré :

« L’accès à l’énergie moderne en Afrique est impératif pour son développement, pour avoir une capacité à répondre au changement climatique, et pour décarboner progressivement ses économies. Le gaz est l’une des clés pour débloquer cet accès, et c’est aussi un carburant pour produire une énergie stable et flexible nécessaire pour intégrer davantage d’énergies renouvelables. En utilisant ses ressources en gaz ainsi que les technologies d’énergie renouvelable, l’Afrique peut construire des systèmes énergétiques compatibles avec un avenir climatiquement neutre ou neutre en carbone et soutenir le développement économique durable du continent. »

Le Directeur et Responsable de la recherche chez Hawilti, Mickael Vogel, a déclaré :

« Nous sommes ravis de fournir cet aperçu complet de la dynamique du gaz naturel en Afrique, et espérons que cela générera des conversations productives et des actions pragmatiques pour lutter contre la pauvreté énergétique en Afrique. En tant que société de recherche et de conseil basée en Afrique, nous continuerons à mettre en évidence la diversité et la complexité des marchés gaziers africains et leur contribution essentielle au développement industriel du continent et à une transition énergétique juste. »

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